Le Campagnol
"La terreur du monde agricole"
Le campagnol a envahi le massif des bornes et la commune d'Eteaux.
Cet animal, véritable fléau détruit les prairies d'alpage en ce moment dans ce secteur. Ce petit rongeur de petite taille à queue courte, se complait sous la neige en hiver et c'est au printemps que l'on peut constater ses ravages. Dans les prairies de nos régions, il engendre de grandes pertes (80 à 90 %) de la récolte du foin nécessaire à la nourriture des vaches laitières.
Il faut environ au moins deux à trois ans avant de rendre une parcelle atteinte à nouveau cultivable.
Il se reproduit à un rythme effréné, infestant très rapidement tout un secteur. Le seuil de nuisibilité est atteint autour de 200 individus par hectare selon les cultures et les stades.
Dans notre département plus de 2000 hectares seraient touchés dans environ 300 exploitations.
La facture des dégâts causés par ce campagnol, véritable calamité agricole pourrait s'élever à 200.000 euros pris en charge 1/3 par le département , la région et l'état devant se partager le reste.
Sur les hauteurs de La Roche sur Foron:
"Cet animal est un véritable fléau pour notre élevage laitier"*
Ce message, inscrit sur un panneau trônant au milieu d'une prairie, sur les hauteurs de La Roche-sur-Foron, est sans ambiguïté.
Si Attila est le fléau de Dieu, le campagnol est le fléau de Patrick Berchet. Cet agriculteur rochois connaît le comportement du campagnol par cœur. Ses habitudes alimentaires, là où il vit, son
cycle de reproduction. Ce n'est pas par hasard d'ailleurs qu'il est devenu président de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles aux cultures
(FDGDON )
Description de ce petit animal,"mignon" mais bigrement prédateur
Arvicola terrestris
La Longueur totale de l'animal, tête plus corps est de 9 à 12 cm. La queue mesure 30 à 45 mm soit environ 1/3 de la longueur totale de l'animal. Le poids va de 30 à 40g.
Le plus commun de nos campagnols, ce petit rongeur a une robe d'un gris plus ou moins fauve, les oreilles velues dépassant nettement la fourrure et les callosités plantaires rosâtres. C’est un Muridé fouisseur qui vit dans des galeries qu’il a creusées lui-même. Galeries avec de nombreuses ouvertures béantes reliées en surface par des coulées où il dépose ses crottes. Pour communiquer les Campagnols des Champs émettent de petits cris aigus, parfois de détresse.
Les deux sexes possèdent des glandes à odeur plantaires et anales.
Le campagnol des champs occupe les milieux ouverts à végétation herbacée importante pour autant qu'ils ne soient pas trop humides : prairies permanentes, champs cultivés, talus herbeux (autoroutes, nationales), lisières des champs et des bois. Sa densité varie en fonction du biotope et des façons culturales.
Dans les champs, il ne peut se maintenir après les travaux agricoles car il est très perturbé par le travail de la terre (labours profonds). Il préfère les sols profonds et non caillouteux. Il se nourrit de plantes herbacées,de racines ou de graines prélevées à la surface du sol ce qui en fait un ravageur de prairies cultivées. .Il est vecteur potentiel de maladies à incidence humaine ou animale.
Il mange et gaspille environ deux fois son poids en matière verte par jour.
Le campagnol des champs est actif jour et nuit. Très prolifique, les animaux sont sexuellement mâtures à moins de deux mois. La gestation dure trois semaines et l'accouplement peut suivre immédiatement la mise bas. Une même femelle peut théoriquement produire plus de 500 enfants et petits enfants par an !
La reproduction a lieu de mars à octobre. L'espèce est sujette à fluctuations d'abondance pluriannuelle ou saisonnière et des densités de plus de cinq cents individus à l'hectare peuvent être atteintes.
Beaucoup de facteurs interviennent dans la régulation des populations de campagnols : le climat, les pratiques culturales, les prédateurs, les maladies... Ce campagnol est l'aliment de base pour une grande majorité des prédateurs ,qui malheureusement actuellement se font rares: les carnivores (renard, chat sauvage, fouine, belette...), les rapaces diurnes (buse, milan, faucon crécerelle, busard cendré...), les rapaces nocturnes et les serpents. Dans les prairies humides, les hérons cendrés peuvent également capturer ces rongeurs.
La conversion des cultures annuelles en prairies ou en pâtures s'accompagne régulièrement de l'apparition ou de l'augmentation d'épisodes de fluctuations d'abondance de campagnols pouvant entraîner des dégâts. Ce phénomène a touché au cours des trente dernières années de nombreuses régions.
La durée de vie du campagnol n'excède pas 19 mois.
Les dommages causés par ces bestioles sont très importants, occasionnant un perte de fourrage pur plusieurs années.(au minimum deux à trois ans).Il est très difficile de s'en débarrasser une fois installées sur une parcelle de prairie. Elles y restent jusqu'à épuisement de leur nourriture cheminant dans une kyrielle de galeries souterraines. Un beau jour elles disparaissent sans raisons apparentes, sans doute pour aller trouver "chez le voisin" des prairies plus nourricières.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour les éradiquer, mais chacune n'est pas très efficace, les dégâts irrémédiables ne pouvant être constatés qu'à la fonte des neiges.
Un certain nombre de produits très toxiques peuvent être répandus sur toute la surface atteinte, mais ne peuvent pas être utilisés sur des prairies à production de fourrages pour l'alimentation du bétail producteur de lait.
Le piégeage est la solution la plus écologique tout en étant critiqué par certains défenseurs des animaux qui dénoncent la souffrance et l'agonie possible de ceux-ci ! Les résultats sont pratiquement nuls car il faut d'abord repérer les galeries, faire des trous dans celles-ci pour introduire les pièges. Un piège ne prenant qu'un seul individu, vue le nombre de ceux-ci on peut se rendre compte de l'importance du travail !!
Le gazage par introduction d'un gaz mortel dans les galeries est une méthode très efficace, mais comme toutes les autres elle est malheureusement utilisée lorsque qu'une prairie est déjà très endommagée et elle est très onéreuse.
En conclusion pas de méthode préventive, on ne voit pas ce qui se passe sous la neige. Le mal n'est découvert qu'au printemps et il faut attendre patiemment le départ volontaire de ces campagnols pour estimer les dommages qui constituent une véritable calamité agricole.
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Pièges à campagols et operation de gazage ou l'on peut constater les dommages déja causés
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