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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 15:32

L'Hermione, la reproduction à l'identique de la frégate qui permit au marquis de La Fayette de rejoindre la côte Est des Etats-Unis en 1780, a été fêtée samedi 18 avril avant d'appareiller depuis l'embouchure de la Charente pour les Etats-Unis.

Un équipage en majorité composé de non-professionnels

Reconstruire le trois-mâts de 65 mètres, une coque de 44,20 mètres de long pour une largeur de 11,20 mètres, a pris dix-huit ans. Le chantier, lancé en 1995 par l'association Hermione-La Fayette, a coûté 26 millions d'euros, sans compter le coût du voyage. Cinq kilomètres de cordage, 1 000 poulies, 2 200 m2 de voilure, un mât de 54 mètres de haut, 32 canons et une ancre de 4 mètres de haut ont été nécessaires, pour une masse totale de 1 200 tonnes.

C'est avec l'Hermione que La Fayette a pu rejoindre la côte Est des Etats-Unis en 1780 pour soutenir les indépendantistes opposés à la tutelle britannique. La frégate reconstruite a quitté le port de La Rochelle (Charente-Maritime), mercredi, pour trois jours de mise en forme des 80 membres d'équipage, des non-professionnels en grande majorité.

Ils quittent leurs familles pour quatre mois. Les 80 membres d'équipage de L'Hermione ont appareillé depuis l'Ile-d'Aix (Charente-Maritime), samedi 18 avril, en direction des Etats-Unis. Quelques 235 ans après le marquis de La Fayette, ils ont quitté les côtes françaises pour rejoindre Yorktown, en Virginie, d'ici le 5 juin prochain.

Des challenges pour les 54 bénévoles

A bord, on compte 26 marins professionnels dont le capitaine, Yann Cariou. Quelques 54 bénévoles ont en outre intégré l'équipage, qui devra manoeuvrer cette réplique de frégate du XVIIIe siècle à travers l'océan Atlantique.

Dormir dans les hamacs malgré le roulis, hisser les voiles sans tomber du mât... Les challenges sont nombreux pour les "marins d'eau douce" embarqués à bord du trois mâts..

Un peu d'histoire pour les nuls

Portrait de Gilbert Motier, marquis de La Fayette,

en uniforme de lieutenant-général de 1791

, peint par Joseph-Désiré Court en 1834.

 

Biographie

(wikipedia)

Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, plus connu sous le nom de Marquis de Lafayette, naît le 6 septembre 1757 au château de Chavaniac ( Haute-Loire). Orphelin à l’âge de 13 ans, ce jeune noble issu d’une ancienne et illustre famille d’Auvergne, dont la carrière sera longue et mouvementée, demeure pour la postérité le héros de l’indépendance américaine. Toutefois, cela ne doit pas faire oublier qu’il reste une figure emblématique des révolutions de 1789 et 1830, qui tout au long de sa vie lutta pour le respect de ses convictions et pour la défense de la Liberté, ce qui en fit un homme politique rare et attachant.

 

Le Héros de L’indépendance Américaine : « Je suis ici pour apprendre et non pour enseigner »

Jeune homme fortuné et de bonne naissance, le marquis de Lafayette débute une carrière militaire au service des mousquetaires Noirs du Roi. Promu capitaine à 17 ans, il épouse en 1774 Adrienne de Noailles, fille du Duc de Noailles (Pair de France). Passionné par les idées des philosophes, fidèle aux idéaux de Liberté, l’annonce de la déclaration d’indépendance des colonies anglaises d’Amérique (4 juillet 1776) et la nouvelle des désastres essuyés par les insurgés devant New York le confirme dans sa résolution de se battre aux côtés de cette jeune nation.
Il arme un navire (La Victoire) et malgré l’opposition de sa famille et du Roi, il s’embarque en 1777, en compagnie de quelques autres officiers, pour l’Amérique. Ayant gagné la confiance des membres du congrès, adopté par G.WASHINGTON, Lafayette obtient le titre de major général. Bien que blessé à la bataille de Brandywine, où il combat avec bravoure, il se voit attribuer le commandement de la division des volontaires de Virginie, à la tête de laquelle il se couvre de gloire. Après la victoire de Saratoga, la popularité qu’il acquiert en France contribue à la conclusion du traité franco américain de février 1778.
À la demande de G.Washington, il rentre en France en 1779 où en militaire avisé et fin diplomate, il obtient de Louis XVI l’envoi d’un corps expéditionnaire aux États-Unis (1780).
Lorsqu’il retourne en Amérique à bord de l’Hermione, Lafayette, commandant d’une division légère de cavalerie, participe aux côtés des armées de Rochambeau (corps expéditionnaire Français), de Washington, et de la flotte française sous les ordres de De Grasse, à la capitulation des anglais à Yorktown le 17 octobre 1781.
De retour en France, il apprend en 1783 la reconnaissance de l’indépendance américaine par les anglais, et ce n’est qu’en 1784 qu’il accepte l’invitation de G.Washington à lui rendre visite. Ce sera un voyage triomphal dont les échos renfonceront sa popularité en France.

Révolution La Française (1789 ) : Gloire, Détention, Exil…

Revenu en France en 1782, Lafayette est considéré comme un héros, mais ses opinions politiques l’éloignent de toutes responsabilités nationales. Au lendemain de la prise de la Bastille, il est nommé général de la Garde Nationale et fait adopter la cocarde tricolore…
Après les journées d’octobre 1789, il devient commandant des troupes de Paris.
Partisan d’une révolution modérée, soucieux du respect de l’ordre, fidèle au roi, mais promoteur d’une monarchie constitutionnelle, il devient le personnage le plus considéré de France (la fête de la fédération en Juillet 1790 marque le zénith de sa carrière politique). Toutefois ses multiples hésitations, et la conjuration de ses ennemis le conduisent à faire voter la loi martiale et tirer sur le peuple (1791) , dont il perd estime et considération.
En 1792, il commande l’armée du centre, mais prenant la cause du roi, il menace de conduire ses troupes contre les révolutionnaires parisiens. Déclaré comme traître à la nation, et pour éviter sa condamnation, il quitte la France mais il est arrêté par les Autrichiens qui, le considérant comme un homme dangereux, le font incarcérer à Magdeburg, Neisse et Olmutz (où le rejoignirent sa femme et ses enfants). Libérés en 1797 mais condamnés à l’exil, ils ne rejoindront la France qu’en 1799.

Du 18 Brumaire an VIII aux Journées de Juillet 1830

Rentré d’exil en 1799, il se retire dans sa propriété de La Grange-Bleneau, diminué physiquement, Lafayette reste éloigné du pouvoir et de Napoléon dont il condamne les excès.
Avec la première restauration, rapidement déçus par Louis XVIII , il reprend le chemin de sa propriété. Toutefois, il s’oppose à Napoléon lors des cent jours, et comme député de Seine-et-Marne devient l’un des chefs de l’opposition. À l’annonce du désastre de Waterloo, il participe aux négociations de paix avec les alliés. Membre de l’opposition libérale sous la seconde restauration, il commet l’erreur politique de rejoindre la conspiration de la Charbonnerie, mais il est un des rares à ne pas être arrêté à la découverte du complot.
Lafayette doit une fois de plus se retirer à La Grange tout en conservant des liens avec la politique comme député de Meaux (1822). Politicien actif, il est malgré tout battu aux élections de 1824. Ce faisant, il accepte l’invitation du président des États-Unis pour un séjour en Amérique (ce sera son quatrième et dernier voyage) qui est une véritable apothéose, et lui rend tout son prestige.
De retour, réélu député de Meaux, il participe activement à l’insurrection de Juillet 1830, mais il refuse la création d’une république dont on lui offre la présidence. Il rejoint le parti des orléanistes et contribue à l’accession au trône de Louis-Philippe. En remerciement, il est nommé général de la Garde Nationale. Cependant il s’oppose rapidement au roi, et rompt avec lui. Lafayette meurt le 20 mai 1834 à Paris, il y est enterré au cimetière de Picpus où il repose aux côtés de son épouse décédée en 1807. 

Published by Un Sage