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19 janvier 2008 6 19 /01 /janvier /2008 21:06
Épiphanie

L'Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre la présentation de Jésus aux trois Rois mages. Elle a lieu le 6 janvier (et pas forcément le premier dimanche après le 1er janvier, comme le mentionnent tous les calendriers publiés en France). Épiphanie est un mot d'origine grecque,

πιφάνεια Epiphaneia qui signifie “ manifestation ” ou “ apparition ” (du verbe φάινω phainô, " se manifester, apparaître, être évident " ). La fête a des sens différents selon les confessions.

Rois mages

On appelle traditionnellement rois mages (en fait les mages dans l'Evangile selon Matthieu) les visiteurs qui, ayant appris la naissance de Jésus, vinrent de pays étrangers lui rendre hommage en lui apportant des présents d'une grande richesse symbolique : or, encens et myrrhe.

Comment sont-ils venus ,à pied ,a cheval ,à dos de chameau,? Ils sont représentés sous toute ces formes.

Ce que dit la Bible

Les mages sont évoqués uniquement par l'Évangile selon Matthieu, mais celui-ci n'en fait pas des rois, ne leur donne pas de noms et ne précise pas combien ils sont. Ils sont guidés par l'éclat d'une étoile et prévenus par l'annonce d'un ange et trouvent le lieu de naissance de Jésus. Ils offrent des cadeaux au Christ :

" Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ,puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. " (Matthieu, II:11)

Matthieu signale aussi que ces mages venaient d'Orient. Il devait donc s'agir de membres d'une classe sacerdotale importante, comme il en existait alors chez les Perses, ayant à la fois un rôle politique, religieux et scientifique. Autrement dit des païens, ou plutôt des gentils (goïms), comme on les appelait alors.

 

La tradition

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Les trois rois mages

L'Évangile ne mentionne ni le nombre de trois, ni ne leur donne la qualification de rois. On pense que ce nombre provient des trois cadeaux apportés (or, encens et myrrhe) et que le prix de ces denrées à l'époque laissait supposer une fortune personnelle importante des mages en question. Ces présents sont — dans la religion chrétienne — associés à Jésus qui est roi (l'or), Dieu (l'encens, utilisé pour le culte) et vrai homme, donc mortel (la myrrhe servait à embaumer les morts).

Les rois mages venant adorer le Christ symbolisent la reconnaissance du christianisme comme religion conforme à la Tradition primordiale (à l'origine de toutes les religions), les mages venant d'Orient représentent les trois pouvoirs ,pouvoir royal (l'or), pouvoir sacerdotal (l'encens), et pouvoir spirituel (la myrrhe). Ces trois pouvoirs correspondent aux trois mondes représentés par les trois couronnes sur la tiare de Saint Pierre. Les mages se prosternant devant le Christ signifient que les trois pouvoirs reconnaissent l'orthodoxie du christianisme par rapport à la Tradition primordiale.

Pour la tradition, les mages sont au nombre de trois : Melchior, Gaspard (ou Gaspar) et Balthazar (ou Balthasar). Gaspard, au teint asiatique, apporte l'encens, Melchior, à peau claire, l'or, et Balthazar, à peau noire, la myrrhe. Leur visite est célébrée à la date du 6 janvier, jour de l'Épiphanie.

Dans les premiers récits apocryphes les mages ne sont ni rois ni nommés. Selon le plus ancien d'entre eux et le plus influent, le Protévangile de Jacques, (cité par Clément d'Alexandrie et Origène au IIe siècle) les mages sont anonymes et viennent d'Orient, sans plus de détails (Protévangile de Jacques - § 21.1). Il en est de même pour le Pseudo-Matthieu, recension latine du Protévangile et tout aussi célèbre (fin du VIe siècle, début du VIIe) (Pseudo-Matthieu - §16.1).

Ce sont les textes ultérieurs qui les transformeront en rois, peut-être pour montrer la réalisation des prédictions de l'Ancien Testament (Psaumes, LXXII:10, ainsi que plusieurs versets d'Ésaïe). Les noms traditionnels de Gaspard, Melchior et Balthazar apparaissent pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle, conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris et intitulé Excerpta Latina Barbari. Ils y sont désignés sous les noms de Bithisarea, Melichior et Gathaspa. A la même époque, au VIe siècle, ils apparaissent dans un écrit apocryphe, l'Évangile arménien de l'Enfance, qui leur donne les noms de Balthasar, Melkon, et Gaspar. Le premier aurait été roi de l'Inde, le second roi des Arabes et le troisième roi des Perses. Ce troisième nom rejoint la légende qui entoure le roi Gondopharès Ier qui aurait été converti par l'apôtre Thomas (Actes de Thomas)

Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine les nomme même dans trois langues différentes: Appellius, Amérius, Damascus en latin ; Galgalat, Malgalat, Sarathin en hébreu ; Caspar, Balthasar, Melchior en grec. Conformément à l'Évangile, ils sont mages et non rois.

Voragine mentionne aussi les corps des trois mages. Selon lui, ils avaient d'abord été enlevés par Hélène, mère de l'empereur Constantin Ier, puis transportés à Constantinople, puis transférés à Milan par l'évêque saint Eustorge, avant d'aboutir à Cologne, sur ordre d'un empereur germanique qu'il appelle Henri. Les dépouilles des Mages sont évoquées dans le roman d'Umberto Eco, Baudolino.

L'iconographie chrétienne a fait de Balthazar un Noir, a donné des traits asiatiques à Gaspard, Melchior étant pour sa part représenté comme un vieillard blanc.

Selon la tradition néo-testamentaire (Paul, Hébreux), les trois mages représentent l'état idéal auquel l'être humain peut accéder pour réaliser son plus haut niveau de compétence: Roi, prêtre, prophète.

En Espagne, ce n'est pas le père Noël mais les rois mages qui apportent les cadeaux aux enfants.

 

Le quatrième roi mage

Le poète Henry van Dyke, dans un de ses contes de Noël les plus connus, The Story of the Other Wise Man, a raconté l'histoire d'un quatrième roi mage, Artaban de Médée, qui voulut apporter à l'enfant Jésus trois pierres précieuses. Il vendit tous ses biens, et prit la route. En chemin, il rencontra des nécessiteux, pour qui il sacrifia ses cadeaux. Il n'atteignit jamais la crèche, mais Jésus lui apparut plus tard : en ayant aidé des inconnus en détresse, il avait trouvé et aidé Jésus aussi bien que s'il était arrivé jusqu'à Bethléem.

Une légende russe raconte que le quatrième roi mage serait le père Noël. En Finlande, on raconte aussi que le Père Noël est ce quatrième roi mage qui offre des cadeaux aux enfants car, trop au nord de la planète pour voir l'étoile du Berger à l'époque, il n'aurait jamais atteint Bethléem.

L'écrivain français Michel Tournier, dans son roman Gaspard, Melchior et Balthazar paru en 1980, donne une version plus iconoclaste de l'histoire d'un quatrième roi mage : Taor, prince de Mangalore. Parti du sud de l'Inde pour découvrir la recette du rahat loukoum à la pistache, il arrive trente trois ans plus tard à Jérusalem et découvre l'eucharistie.

Une autre version

L’histoire des rois mages est un mélange de faits réels et légendaires. Seuls les évangiles de Luc et de Matthieu évoquent la naissance et l’enfance du Christ.
Cependant, Luc ne parle ni des mages, ni de la fuite en Egypte et Matthieu ne parle ni des bergers, ni de la crèche.

D’après l’évangile selon saint Matthieu :

" Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : " Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu en effet son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage. "

Informé, le roi Hérode s’émut, et tout Jérusalem avec lui.

Alors, Hérode manda secrètement les mages, se fit préciser par eux la date de l’apparition de l’astre et les dirigea sur Bethléem en disant : "Allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, avisez-moi afin que j’aille, moi aussi lui rendre hommage. "

Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à son lever, les devançait jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.

La vue de l’astre les remplit d’une très grande joie. Entrant alors dans le logis, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et tombant à genoux, se prosternèrent devant lui.
Puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent des présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Après quoi, un songe les ayant avertis de ne pas retourner chez Hérode, ils prirent une autre route pour rentrer dans leur pays. "

Les rois mages que l’imagerie populaire représente de couleur noire, jaune et blanche symbolisent les trois âges de la vie et les trois races connues alors.

L’historien Bède, mort en 735, cite pour la première fois les noms des rois tels qu’ils ont été fixés par la tradition et l’usage :

  • Gaspard ou Caspar
  • Melchior
  • Balthasar

Bien que normalement d’ethnies différentes, sur de nombreuses enluminures du Moyen Âge, les rois mages sont de race blanche.

Les hypothèses sur l’étoile de Bethléem

Selon une hypothèse très répandue, cette étoile était en réalité la comète de Halley. Or, on sait aujourd’hui que si la comète apparut bien dans le ciel du Moyen-Orient, ce fut en l’an II avant notre ère.
D’autre part, elle était à l’apogée de son éclat au moment précis où elle se trouvait au-dessus de Bethléem.
Chacun à Bethléem aurait donc pu l’observer.
Dans ce cas, pourquoi Hérode aurait-il demandé où se trouvait l’enfant ?

Venus d’Orient, après avoir " vu " l’Etoile, nous dit saint Matthieu, les Rois mages firent leur rapport à Hérode.
Celui-ci leur demanda de trouver l’enfant. Il se mirent en route et l’étoile qu’ils avaient vue à l’est se plaça devant eux, puis elle demeura où était l’enfant.

halley-003.jpg

L'étoile des rois mages
La Comète de Halley !!!

Bien évidemment, aucune comète ne se comporterait ainsi.

On pense aujourd’hui que Jésus naquit lors du grand recensement impérial. Celui-ci, selon la plupart des historiens, se déroula en l’an 4 avant notre ère.
Or, aucun document ne signale, quelque part dans le monde, la présence d’une comète cette année

On a également soutenu que l’Etoile de Bethléem pouvait être une supernova. Mais, un tel phénomène aurait été observé sur l’ensemble de la planète. Ni les Romains, ni les Chinois, férus d’astronomie, n’y font allusion.

Horoscope et Messie

Un grand nombre de théologiens se rallient à une hypothèse plus vraisemblable.

Les Rois mages étaient des astrologues. Leurs calculs leur avaient montré qu’une étoile était alors à l’ascendant, ou qu’elle se levait à l’est.
D’où ils prédirent la naissance d’un messie



 Le tirage des rois

En France, la tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de " tirer les rois " : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée. Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique.

Dans la moitié nord de la France, depuis le XIVe siècle, on mange la galette des Rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée " part du Bon Dieu ", " part de la Vierge " ou " part du pauvre ", était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.

Un usage moderne veut aussi que la traditionnelle fève soit remplacée ou voisine avec un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois, la personne ayant dans sa part la fève sera symboliquement couronnée roi ou reine et devra offrir la prochaine galette, quant à celui qui a le sujet il devra offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse... ).

Lorsqu'il y a un enfant, celui-ci doit se placer sous la table, et tandis que la personne qui fait le service choisit un morceau, l'enfant désigne le destinataire de cette portion.

Dans le sud de la France, traditionnellement, on ne prépare pas une galette, mais une brioche en forme de couronne, garnie et couverte de fruits confits et de sucre granulé. Un santon (généralement santon-puce) tend à remplacer la fève. Cette couronne des Rois est toujours très présente mais se fait souvent concurrencer par la galette, moins chère (les fruits confits sont coûteux) mais aussi de fabrication et conservation (voire de manipulation !) plus facile. Les non-Provençaux, nombreux à s'installer dans le Midi, restent souvent fidèles à la frangipane.

On trouve des coutumes similaires en Espagne, au Portugal et dans les pays d'Amérique latine. Le Día de los Tres Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.

En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande. Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine. Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons. Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore. Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment qu’on commence la préparation du Carnaval.

La tradition de tirer les Rois existe aussi dans le sud des États-Unis, sous le nom de king cake. Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l'Épiphanie jusqu'au carnaval de mardi gras. La fête a lieu le 6 janvier.

couronne-fruits-confits-copie-1.jpg couronne-simple.jpg Galette_des_rois.jpg  couron1.jpg

 Brioche fruits

 Brioche simple

 galette

 couronne

 

Published by Un Sage