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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 09:50

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Le berger,la marmotte et le loup

Dans l’aube naissante après une belle nuit d’été, l’horizon, par une couleur rouge flamboyante, était embrasé.
Les rayons du soleil perçaient à travers les échancrures des hauts sommets, parsemés ça et là ,d’un névé attardé,
Assombris en contre-jour, se reflétant à leur pied dans les eaux d’un lac ,comme un fantôme figé.
Un grand silence pesant régnait sur l’alpage encore endormi, seulement troublé
Par les cris d’un rapace en quête d’une nouvelle proie, cherchant un petit rongeur égaré,
Et le léger bruissement d’ailes des choucas tournoyant au dessus du pâturage, par la rosée du matin irisé.
Dame marmotte ,par un rai de lumière ,éclairant l’entrée de son terrier réveillée,
Pointa son nez à l’extérieure, ,jeta un regard circulaire ,et par aucun prédateur se sentant menacée,
Sorti complètement, s’étira et se dressa assise sur son derrière, humant une odeur agréable,
Cette odeur de mousse, d’herbe humide, de gentianes , de genévriers, de résineux ,indéfinissable.
Elle aperçut au loin la silhouette d’un homme assis sur une pierre au milieu du pâturage
Penché en avant, les coudes sur ses genoux, ses deux mains posées sur son bâton calant son visage.
En s’approchant de plus près ,elle reconnut ,drapé dans sa grande pèlerine, le jeune berger Baptistin.
Mais ,se dit-elle que fait-il donc là ,assis sur cette pierre de si grand matin ?
Son chien Patou était assis à côté de lui une patte posée sur son genoux, il gémissait.
Elle le connaissait bien ce berger, souvent sur son chemin elle le croisait ,toujours il chantonnait,
Sifflant par moment son Patou en lui ordonnant de ramener quelques brebis du troupeau égarées.
Il se retourna à son arrivée, les paupières complètement fermées ,et elle vit sur ses joues des larmes coulées.
Retenant ses sanglots, il lui dit " regarde ce spectacle atroce ,toutes ces brebis égorgées.
Les autres ont disparu dans la montagne ,affolées par ce carnage ,et par Patou n’ont pas été retrouvées.
Le pauvre, il n’a rien pu faire contre cet animal féroce complètement déchaîné,
Fatigué par une rude journée de garde il dormait et lorsque, par des bêlements anormaux, il a été réveillé,
Il était déjà trop tard ,celui-ci son forfait accompli, s’était déjà prestement sauvé,
Pour regagner probablement un repaire où il pourrait digérer son repas en toute sérénité.
C’est vraiment pour moi ,en plus de ma peine, une véritable catastrophe financière ,un grand malheur,
Je suis ruiné , pour moi ce troupeau représentait une dure année de labeur ".
La marmotte répliqua " cette bête qui a décimé ton troupeau , par ici ,je l’ai vu roder
C’est un loup ,je l’ai même rencontré l’autre jour, en quête d’une proie pour manger.
Il m’a approché et senti, j’ai cru ma dernière heure arrivée ,et me mis de peur à trembler.
Il ricanait en me montrant ses crocs puissants, puis décida de ne pas m'importuner,
En me disant , " tu ne m’intéresse pas, ton pelage sent mauvais et ta chair est pleine de gras et visqueuse,
Rentre chez toi, il faut pour moi une nourriture plus noble ,plus moelleuse et plus goûteuse. "
La marmotte très émue par la douleur de Baptistin ne savait plus que dire pour le consoler,
Et lui conseilla ,le voyant transi de froid, de rentrer dans sa cabane pour se réchauffer.
Chemin faisant ils aperçurent alors sur le chemin du retour, au bord du lac ,le loup en train de se désaltérer.
Bien repu , se léchant encore les babines ensanglantées par les viscères qu’il venait de dévorer.
Il vint à leur rencontre ,ayant entendu les plaintes de ce pauvre et arrogant il l’interpella ainsi:
" De quoi te plains-tu ,berger, car toi, tu es malheureux ,mais moi aussi je suis marri .
Des Ecolos , sans me demander mon avis ,m’ont arraché de force de mon lointain territoire ,
Où je menais une vie paisible , pouvais me déplacer et me nourrir sans histoire,
Pour me mettre chez toi, en ne se souciant pas du tout si ma subsistance je pourrai trouver.
Je suis obligé dans ta montagne de crapahuter partout pour trouver à bouffer.
Si je ne me nourris pas de tes brebis, je peux mourir de faim alors que toi tu ne perds rien.
Car pour celles que j’ai mangées où égorgées ton gouvernement t'indemnise très bien.
De plus celui-ci t'a fourni gratuitement ton Patou, et de quoi assurer sa pitance journalière.
Donc tu as grand tort de faire état ,pour toi, d’une catastrophe financière.
Les Ecolos de l’Union Européenne ont décidé ,par une loi , que je faisais partie d’une belle espèce à protéger.
Et par conséquent tu n’as pas le droit de me tuer et même avec ton bâton de me bastonner.
J’ai tous les droits sur ton territoire ,dans l’impunité totale, partout je peux foutre toutes les pagailles,
Effrayer les enfants, narguer les chasseurs, attaquer les brebis et les égorger pour me régaler de leurs entrailles "
Devant ce propos le berger se trouva tout penaud, ne sut que répondre et demeura coi,
Mais dans son for intérieur pestant contre ces imbéciles qui avaient pondu la loi,
Et se disant, le jour où les jeux olympiques de la connerie seront organisés
Les Ecolos folklos de l’Union Européenne seront les premiers médaillés.
MORALITE

 

(G-B.SHAW)
L’humanité serait depuis longtemps heureuse si tout le génie que les hommes mettent à réparer leurs bêtises, ils les employaient à ne pas les commettre
Published by Un Sage