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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 22:37

Attention les jeunes, danger! Réfléchissez bien, pour votre avenir, il n’y plus de droit à l’erreur

auprès des marchés financiers pour payer nos retraites, notre système de santé, les salaires de nos fonctionnaires....

François Fillon est le seul candidat qui veut arriver à 0 déficit dans les 5 ans!

Qui payera nos dettes ???? c'est vous!
 
Chaque semaine notre pays emprunte 3,5 milliards d'euros
auprès des marchés financiers pour payer nos retraites, notre système de santé, les salaires de nos fonctionnaires....
François Fillon est le seul candidat qui veut arriver à 0 déficit dans les 5 ans!
 

« Je veux dire à ceux qui ont vingt ans que ...

Je me bats pour vous parce que je ne veux pas que vous commenciez votre vie dans un pays à la traîne.... je ne veux pas que l’expatriation soit pour vous le seul horizon de la réussite.
Je pense à vous qui entrez dans un monde où les parcours seront variés, seront innovants, seront créatifs, dans un monde où l’on passera de moins en moins sa vie dans de grandes structures bureaucratiques, hiérarchisées.

L’avenir du travail, c’est la liberté, c’est l’indépendance. C’est pour chacun la maîtrise de son destin, l’invention des formes de sa vie. »

François Fillon

 

 

 

 

 

 

 

 

Published by Un Sage
18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 10:47

 

La voix de nos maîtres

Décryptons les décrypteurs !

Les mots des affaires

 

Les affaires auront été au cœur de la campagne et l’on voudrait même nous faire croire qu’elles n’ont jamais été si nombreuses. En un sens, c’est vrai.

Mais pas parce que les hommes politiques seraient devenus moins vertueux. Pour qu’il y ait une affaire, au sens péjoratif du terme (par opposition à « sens des affaires », « droit des affaires », « homme d’affaires », etc.)

il faut un délit et il faut que les médias transforment ce délit en scandale.

Durant cette campagne, on a vu des affaires montées à partir de délits probables mais seulement présumés et on a vu des délits, tout aussi présumés mais nullement moins probables, qui ne devinrent jamais des affaires.

En matière de traitement médiatique inégal, on a atteint des sommets: 

Fillon et Macron sont tous deux soupçonnés de détournements de fonds publics. Dans le cas de Fillon, le délit remonterait à plus de trente ans. Dans le cas de Macron, il aurait moins de trois ans et concernerait directement le financement de l’actuelle campagne. AC’est un tout petit peu plus intéressant. Pourtant, sur qui s’acharne-t-on ? J’ai déjà pointé le stratagème Macron qui consista à nier une rumeur sans conséquences (et lancée par des médias russes) pour s’éviter d’avoir à répondre sur des accusations plus sérieuses (formulées par des journalistes français dans le livre Dans l’enfer de Bercy). Évidemment, son petit show a fonctionné.

Fillon et Macron sont tous deux impliqués dans une histoire de corruption aux costumes. La différence réside seulement dans le degré de jugeote des corrupteurs. Un avocat « sulfureux » (voui voui) offre des costumes à Fillon directement. Le groupe LVMH, en l’espèce la marque Vuitton, dorlote Macron mais en prêtant des vêtements à sa femme. Ils pensaient sans doute que cela passerait inaperçu. Manque de chance, on a découvert dans l’émission Quotidien que Brigitte portait du Vuitton… et l’affaire a suivi. Non, bien sûr, l’affaire n’a pas suivi.

C’est là qu’il faut se pencher sur le traitement gradué des affaires.

Dès le début, la distinction se fait sentir, entre présumé coupable et présumé innocent (selon, donc, que l’on veut nuire à la personne ou essayer de l’épargner).

Fillon est « soupçonné de ». Macron est « accusé de ». Dans le premier cas, il est suspect, il suscite le soupçon. Dans le second, des gens l’accusent, il va falloir qu’ils apportent des preuves. Pour Macron, on en restera là.

Le stade numéro deux, votre nom devient celui d’une affaire : « l’affaire Fillon ».

Stade final, le motif de votre chute devient votre « gate » : « le Pénélope-gate ».

Le plus important est de comprendre qu’entre les « soupçons » et le « gate », il n’y a pas de nouvelles informations qui viendraient conforter la mise en cause. Le passage de l’un à l’autre est dû à un effet boule de neige : plus on en parle, plus on en parle. C’est strictement une différence de volume, celui du bruit médiatique suscité et complaisamment entretenu.

Enfin, cette campagne nous aura appris qu’il est des questions que l’on n’a pas le droit de se poser. Nous le savions déjà, mais nous en avons découvert une nouvelle : « pourquoi maintenant ? » Il paraît que c’est « complotiste » de poser cette question. Que non point : le complotisme se définit comme une attitude de l’esprit qui explique tout par des conspirations (ou par une grande conspiration). Être complotiste, c’est être adepte de l’explication par la théorie du complot. Ce n’est pas s’étonner ponctuellement d’une étrange coïncidence.

On devrait avoir le droit de s’étonner du moment auquel sort une affaire. On devrait pouvoir se demander qui est à l’origine de telle ou telle fuite. Nos journalistes disent « oh la la, Fillon se fait offrir des costumes ». Un vrai journaliste ajouterait : « Qui a révélé cela ? Quand ? Pourquoi ? » On nous oblige déjà à croire au Progrès continu.
 
Maintenant, on voudrait nous faire croire au Hasard permanent. Encore quelques années et nous aurons un panthéon complet.
Published by Un Sage
16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 18:13
Qui l’achèvera le premier?

François Fillon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Benoît Hamon lors du premier débat de la présidentielle, mars 2017. SIPA. AP22029732_000008

La France est un malade qui souffre d’un symptôme grave : un chômage chronique qui atteint les 10%. Voilà pour le constat, le diagnostic.
En cette période électorale, quelques candidats thérapeutes se relaient au chevet du malade et proposent différents traitements.
Qui est le plus Hippocrate?
Marine Le Pen mise sur l’aseptise : il faut isoler le patient, nettoyer ses plaies, tenir à distance tous les corps étrangers. On veillera à éradiquer tous les microbes tropicaux et les bactéries exotiques.
François Fillon, lui, prescrit une diète drastique : le patient devra suivre un régime sec, afin d’éliminer toute la mauvaise graisse étatique. Par cette ascèse, on visera à réduire toutes les pesanteurs qui freinent le dynamisme, nuisent à la vitalité.
Mélenchon et Hamon, eux, proposent un recours massif aux drogues : alterner les psychostimulants et les sédatifs, la coke et le haschich… Concrètement, redistribuer à foison l’argent que l’on n’a pas, creuser la dette, donner magiquement à tous de quoi consommer plus. Il s’agit d’offrir à chacun la possibilité d’acquérir une multitude de biens de consommation, ceci afin de relancer l’économie, avec des effets secondaires positifs sur la croissance et le chômage. On veillera aussi à masquer que le dynamisme économique relancé de la sorte ne touchera guère la France, car les objets achetés sont produits à l’étranger. On touche là aux limites des traitements keynésiens à l’heure de la mondialisation.
Quant à Macron, il applique un peu tous les remèdes, avec comme fil conducteur le refus des excès et un habile pragmatisme. Ses solutions semblent plus nuancées que celles de ses collègues, plus subtiles. Il donne le sentiment d’avoir pris la mesure de la complexité du mal. Pour notre part, nous ne croyons guère à l’efficacité de ses méthodes, mais celles-ci auront au moins pour mérite de ne pas aggraver l’état du malade. A ce titre, Macron s’inscrit dans la tradition hippocratique du primum non nocere, d’abord ne pas nuire.
Etat désespéré?
Contrairement à ses collègues extrémistes qui dans cinq ans, à l’heure des bilans, s’abriteront sans doute derrière une formule cynique de type : « l’opération a réussi, mais le patient est décédé », Macron, lui, n’aura pas achevé le malade. Nous pressentons plutôt un modeste statu quo, avec quelques améliorations cosmétiques.
Cela dit, nous l’avons observé lors du débat à onze, Macron était le seul candidat qui semblait capable d’une véritable écoute. Il prenait des notes, demeurait attentif, concentré et respectueux. Sa personnalité nous a séduit. Il émanait de lui un mélange de sérieux, de douceur et d’autorité. Le charme opérait. Et ce point est d’importance, car comme le notait Michael Balint : « la première chose que le médecin prescrit, c’est lui-même ». La rencontre avec une personnalité est en effet cruciale.
Bref, en profondeur, Macron ne résoudra probablement rien, mais nous le plébisciterons quand même pour des raisons sentimentales, sans illusions quant à ses résultats.
Et pour conclure, mais nous nous trompons sans doute, il nous semble que la France n’est plus guère transformable. Cette vieille nation paraît inapte au changement et son cas relève peut-être plus de la médecine palliative, que curative…

 

Published by Un Sage
16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 10:00
Candidats: qui a le style le plus efficace?
Quand la forme s’habille comme le fond
Auteur
Patrice Brandmeyer
Patrice Brandmeyer est consultant en style et "relooking"

Si les principaux thèmes de campagne (Emploi, Sécurité, Europe,…) constituent le fond (et le cœur) des (d)ébats présidentiels, dans quelle mesure la forme, je veux parler du style et de l’allure des hommes politiques, a-t-elle, ou non, une influence sur leur image, et, plus concrètement, une incidence sur le vote des électeurs ?

Pour tenter d’y répondre, les deux soirées (télé)visuelles des 20 mars et 4 avril se révèlent un bon indicateur stylistique.

Pour chaque candidat, c’est une opportunité (une aubaine ?) de porter la tenue idoine, en cohérence avec sa ligne programmatique, d’imprimer un style, socle d’une image assumée, et de susciter, sinon l’adhésion, du moins une envie… motrice du bulletin le 23 avril prochain. L’effort peut paraître futile mais s’avérer utile. Tour d’horizon vestimentaire le 20 mars dernier!

« Avoir du style, c’est trouver son style »

Limité au quatuor des « ON » (Fillon, Hamon, Macron et Mélenchon) – si l’on oublie Marine Le Pen – le 1er débat n’a fait ressortir qu’une monotonie de bon aloi, entre les trois premiers (se seraient-ils concertés avant ?), portant le sempiternel costume bleu marine-chemise bleu clair-cravate bleu marine, propre mais sans caractère. Tenue convenable pour éviter toute déconvenue (l’image de la cravate de travers de François Hollande hante encore les esprits) !

http://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2017/04/fillon-macron-melenchon-hamon-style-660x400.jpg

Cette uniformisation, proche du mimétisme, n’est-elle pas au fond symptomatique d’un manque de singularité des programmes de chaque candidat ? Les idées fortes deviennent moyennes… comme les looks de ceux qui les défendent ! Le fond révèle la forme… et inversement.

C’est donc naturellement Mélenchon qui tira, lors de ce débat, son épingle du jeu, arborant un look mi bobo-mi prolo (veste noire de travail de la marque « le laboureur » – ça ne s’invente pas ! -, chemise blanche et cravate lie-de-vin, plus noble que le rouge) réussissant l’exploit d’avoir adopté une tenue en harmonie avec un électorat, pourtant hétérogène. Etre plus proche des ouvriers que des cadres supérieurs… mais avec style et élégance.

Et quid de ce lien, de cet équilibre entre le style et les idées de chaque prétendant ? Là encore, le fondateur de « la France insoumise » s’en sort avec les honneurs : il a su faire évoluer son image au fil des ans (rappelez-vous son costume noir endimanché qu’il portait en 2012 !) pour trouver une réelle identité. Sa coiffure, légèrement hirsute, vient parachever ce look de frondeur soigné, tendance « intellectuel de gauche » tranchant volontairement avec celle, beaucoup plus lisse et attendue, de ses concurrents les plus sérieux (les 3 autres « ON »).

Ainsi, Emmanuel Macron, chantre et héraut d’un renouveau économique et social, et dont on attendait une certaine originalité stylistique, s’est étonnamment fondu dans une image très policée et aseptisée que ses costumes bleu marine à revers étroit, coupés correctement mais sans relief, lui confèrent.

Tenue assez similaire de celle de Benoît Hamon… qui avait, lui aussi, opté pour un costume très formel et une cravate bleue marine. On regrettera toutefois que le combat cravate rouge, apanage de la gauche, contre cravate bleue, préférence plutôt droitière, n’ait pas eu lieu.

François Fillon, quant à lui, reste fidèle, depuis des lustres, au revers cranté de ses (fameux) costumes d’Arnys, tailleur germanopratin que la France entière a découvert il y a quelques semaines, synonyme d’élégance française un brin surannée, plutôt en phase avec une partie de son électorat traditionaliste. En ces temps de turbulences judiciaires, changer d’image serait peut-être risqué ou, qui sait, salvateur !

Trois semaines plus tard : le débat réunit cette fois, non plus 4 mais 9 candidats masculins. Comment se distinguer au sein de cet aréopage élargi ? Nos 4 principaux prétendants vont-ils changer de tenue ou miser sur une constance stylistique ?

La réponse est plurielle : si Mélenchon et Macron, surfant sur des sondages prometteurs, n’ont strictement rien modifié à leur tenue initiale, François Fillon a simplement troqué sa chemise bleue contre une blanche (à la recherche d’une image virginale ou rédemptrice ?). Mais c’est le candidat socialiste, en quête de sursaut électoral, qui a le plus « cassé » son image : une cravate parme a remplacé la bleu marine, le costume bleu marine s’est mué en noir pour un look plus coloré, autrement plus accrocheur. Certes, on n’atteint pas le parangon de l’élégance (l’association noir-parme est un peu hasardeuse) mais l’effet est plutôt réussi : image plus dynamique, look tonique.

http://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2017/04/melenchon-asselineau-lassalle-dupont-aignan-660x400.jpg

Des cinq autres « petits » candidats masculins, c’est sans nul doute Philippe Poutou qui fit sensation, nanti d’un modeste tee-shirt gris à manches longues à boutons (façon tunisienne), symbole populaire d’un discours désinvolte, parfois irrespectueux. En cohérence parfaite avec ses électeurs et ses idées, il s’est ainsi démarqué, entouré du souverainiste Dupont-Aignan, au look bleu-blanc rouge très patriotique… et des iconoclastes Cheminade, Asselineau et Lassalle.

L’enjeu plombe l’audace

Hormis ces quelques exceptions, comment expliquer cette frilosité vestimentaire ?

D’abord, la fonction présidentielle incite au manque d’audace : nos hommes politiques actuels sont écartelés entre la volonté naturelle de se distinguer par leur image, au risque de déstabiliser une partie de leur électorat et la nécessité impérieuse, presque obsessionnelle, de plaire au plus grand nombre, de véhiculer une image consensuelle… qui les contraint à la banaliser en optant pour un look très conventionnel et conformiste.

En second lieu, l’absence de culture vestimentaire qui fait tant défaut au landerneau politique français : épaule naturelle ou rembourrée, revers de veste large ou plus étroit, poche à rabat (avec ou sans ticket) ou poche plaquée, veste deux boutons ou faux trois boutons, chemise à col français ou cutaway…? Autant de détails qu’il faut maîtriser selon son physique et qui conditionnent un style, une allure.

Certains de leurs prédécesseurs ont fait fi de cette morosité bien française pour affirmer un vrai style, en adoptant des tenues immédiatement identifiables tant par leur coupe, à l’instar d’Edouard Balladur, portant un très ajusté et très british costume 3 boutons à poche-ticket de Savile Row, que par l’association des motifs et couleurs comme Jack Lang avec ses duos chemises vichy rose (ou mauve) à col anglais, cravate noire et étroite, portées sous ses costumes noirs soigneusement choisis chez Mugler. Plus récemment, c’est l’actuel Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui portait, il y a quelques jours, une splendide cravate verte du meilleur effet associée à une chemise bleu clair et un costume, bien coupé, bleu marine… rehaussé d’une pochette blanche. Fidèle à lui-même : classique mais toujours chic, ajusté et raffiné. Trois références masculines, trois sources d’inspiration, bien au-delà du strict cadre politique.

http://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2017/04/edouard-balladur-jack-lang-bernard-cazeneuve-660x398.jpg

Lacan prétendait que « le style, c’est l’homme même ». Force est de constater qu’y inclure l’homme politique français relève presque de la gageure.

Nos représentants sont, en matière de style, très prudents ; leur impéritie stylistique n’est pas tant d’en manquer (on peut leur pardonner)… mais de ne pas oser en avoir !

Endosser l’habit de président de la République n’est certes pas chose aisée, mais la solennité de la fonction ne doit pas empêcher pour autant le futur hôte de l’Elysée de gouverner « stylé ».

Published by Un Sage
16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 08:58
Reportage au meeting de Besançon
Auteur
David Desgouilles
Blogueur et romancier.

J’ai assisté à mon premier meeting d’Emmanuel Macron. Tous ces moyens déployés, la musique à fond les ballons ! Un homme attendu comme une star ! L’image du télévangéliste est-elle la plus adaptée ? Sans doute pas. Car un télévangéliste a des messages à faire passer. Avec toute la bonne volonté du monde, je n’en ai pas détecté le moindre. Des slogans et des truismes enfilés à vitesse supersonique. Ma dernière visite au gouffre de Padirac m’a laissé un moindre sentiment de vide que le discours improvisé et décousu d’Emmanuel Macron, dont la syntaxe approximative rappelait parfois les romans de Christine Angot

“Helpers”, “Trumpistes” et “Hesseliens”

Chez En Marche, il n’y a pas de bénévoles, il y a des « helpers ». L’un d’eux, à la fin du spectacle, a remarqué mon air consterné. Il m’a interrogé. Je lui ai dit mon tourment. Et il m’a vendu la mèche. Tout cela, en effet, n’est que de l’enfumage. Les discours, ça ne compte pas. L’important, ce sera l’action. Emporté par son élan, cet homme, qui se disait travailler « dans l’international », m’a donné l’exemple de Donald Trump, qui a enfumé tout le monde pendant sa campagne, avant de montrer aujourd’hui ce dont il est capable dans le conflit syrien. De l’enfumage, donc. Je lui ai dit mon soulagement. J’avais bien perçu la fumée.

Devant peu ou prou la même assistance que François Fillon (environ 2500 personnes), il y a quelques semaines au même endroit, Emmanuel Macron s’est dit le candidat de « l’indignation utile ». Il a cité Stéphane Hessel. S’est adressé aux classes moyennes. « Ca ne peut plus durer ! » A combien de reprises l’a-t-il martelé ? Je n’ai pas compté. On ne savait pas, au passage, car il ne le précisait pas, ce qui ne devait pas durer. L’important était de le marteler. « Je vous le dis ! » Combien de fois ? Je n’ai pas compté. Mais, en fait, il ne nous disait rien. Pas très grave, pour les fans, dont beaucoup assistaient peut-être à leur premier meeting pour être aussi enthousiastes à l’écoute d’un tel enfilage de lieux communs.

Quelle “leçon de Besançon”?

Et puis, Emmanuel Macron a aussi voulu flatter les gens du cru. Il a évoqué « la leçon de Besançon », qui, paraît-il, se serait si bien remis de la disparition de ses nombreuses industries horlogères pour se reconvertir dans les industries de pointe. Tiens, donc ! Besançon, cette belle endormie qui a perdu son statut de capitale régionale pendant qu’Emmanuel Macron était aux affaires, n’a en réalité pas tant d’industries de pointe qu’il ne le dit. Besançon continue en revanche de former parmi les meilleurs horlogers du monde puisqu’ils vont se vendre à prix d’or en Suisse après des cycles de formation très courts. C’est sans doute cela « la leçon de Besançon ». Former pour ses voisins. Mais est-ce cela, le projet d’Emmanuel Macron ?

Dans moins d’un mois, l’ancien ministre sera peut-être à l’Elysée. Nous gratifiera-t-il toujours des mêmes discours ? Pourra-t-il continuer sur ce même registre ? S’il est en situation de cohabitation, pourquoi pas ? Mais s’il obtient la majorité ? Souhaitons-lui de choisir un premier ministre avec davantage d’épaisseur. Dans le cas contraire, et pour parler « jeune » comme Emmanuel Macron à Besançon : « On est mal » !

Published by Un Sage
15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 22:04
Macron émule de Dany Lary fait disparaitre par magie son patrimoine
Il n'aurait même plus de quoi payer ses impôts!!

Macron: pourquoi sa déclaration de revenus et de patrimoine suscite la polémique
LE SCAN ÉCO - L'association Anticor a annoncé lundi avoir saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique pour lui demander de vérifier la déclaration de revenus et de patrimoine d'Emmanuel Macron. L'écart entre ses revenus et sa fortune déclarée pose notamment question.
Le contexte
L'association Anticor - qui a pour but de promouvoir l'éthique en politique et de lutter contre la corruption - a décidé de saisir la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) - une autorité administrative indépendante chargée de promouvoir la probité et l'exemplarité des responsables publics. L'objet de cette saisie? La déclaration d'intérêts et de patrimoine d'Emmanuel Macron, signée le 24 octobre 2014.
Dans une lettre datée du 14 février 2017, Anticor demande à la HATVP de vérifier «le caractère exhaustif, exact et sincère de la déclaration de patrimoine de M. Macron». Les trois citoyens qui ont saisi la HATVP - via Anticor - sont Paul Mumbach (candidat des maires en colère à la présidentielle), Jean-Philippe Allenbach (président du Mouvement Franche-Comté) et Serge Grass (président de l'Union Civique des Contribuables Citoyens).
Les parlementaires et membres du gouvernement ont l'obligation de déclarer leur situation patrimoniale à la HATVP au début et à la fin de leurs fonctions ou de leur mandat. La déclaration d'intérêts est publiée uniquement au début de la prise de fonctions ou de mandat.
Un écart considérable entre les revenus et la fortune déclarée d'Emmanuel Macron
Dans sa déclaration d'intérêts, signée le 24 octobre 2014, Emmanuel Macron indique avoir perçu, comme banquier à la banque Rothschild puis comme secrétaire général adjoint à la présidence de la République, «3,3 millions d'euros de revenus avant impôts», de 2009 jusqu'à son entrée au gouvernement comme ministre de l'Economie en août 2014, selon un communiqué d'Anticor. Il a touché notamment, pour ses activités dans la banque d'affaires, «2,8 millions d'euros» entre 2009 et sa nomination en mai 2012 au secrétariat général de la présidence sous François Hollande
Dans sa déclaration de patrimoine, signée le même jour, le candidat d'En marche! avait fait état d'un patrimoine de «1,2 million d'euros et d'un endettement de 1 million d'euros», «soit un patrimoine net de seulement 200.000 euros», de quoi susciter des «interrogations» selon Anticor.
L'association anticorruption souligne un «manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclarés» et s'interroge sur «la sincérité du patrimoine déclaré».
Trois zones d'ombre
Dans sa lettre adressée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Anticor soulève trois questions principales:
1) «Comment peut-il se faire qu'après avoir eu en 2010-2013 des revenus supérieurs à 3.000 000 €, sa fortune
déclarée en 2014 n'ait été que de 156.160 €?»
2) «Comment peut-il se faire qu'il n'ait eu en 2014 que 56.254,41 € sur son compte courant alors que plus
de 3.000.000 € y avaient été crédités durant les trois années précédentes?»
3) «Enfin, où est passé le portefeuille lui ayant permis de toucher 561.582 € de revenus mobiliers en 2011-
2012, car il n'apparaît pas dans sa déclaration de patrimoine?»
Des incohérences et des «bizarreries»
Contacté par Le Figaro, deux avocats fiscalistes ont accepté de se pencher sur les questions soulevées par Anticor.
Tous deux relèvent des incohérences et des «bizarreries» dans la déclaration d'intérêts d'Emmanuel Macron.
Sur les 3 millions d'euros qu'il a gagnés entre 2010 et 2013, Emmanuel Macron a certes payé des impôts. «Sur les 3 millions, environ 1,4 million est parti en impôts», estime l'avocat fiscaliste Stéphane de Lassus. En théorie, il reste donc 1,6 million d'euros à Emmanuel Macron. Bien loin des 156.160 euros qu'il a déclarés. «Au bout du compte, il apparaît en effet comme très pauvre. Ce n'est pas très clair et c'est quand même bizarre d'avoir aussi peu», estime Stéphane de Lassus. L'avocat constate qu'Emmanuel Macron a souscrit un prêt pour acquérir un premier appartement (en juin 2007) et a également emprunté (558.577 euros) pour acquérir sa résidence secondaire. Il n'a donc pas «puisé» dans les 1,6 million qu'il lui restait pour acheter sa résidence secondaire. «Où est donc passé l'argent restant?», s'interroge Stéphane de Lassus
Même son de cloche chez Jean-Philippe Delsol, un autre avocat fiscaliste. «Je pense qu'il y a un loup. On ne peut rien à dire avec certitude mais c'est incohérent et il n'est pas clair», explique-t-il. Avant d'ironiser: «Peut-être qu'il a tout dépensé mais alors il faut beaucoup dépenser!». Jean-Philippe Delsol précise: «Il peut aussi avoir tout économisé mais dans ce cas-là, ça devrait figurer dans sa déclaration». Selon les deux avocats, ces incohérences devraient déclencher un contrôle de l'administration fiscale.
Autre incohérence, le fait qu'Emmanuel Macron ne déclare pas sa résidence secondaire. Dans sa déclaration, le candidat d'En Marche! mentionne un prêt de 558.557€ du Crédit Mutuel «pour achat de résidence secondaire» mais cette résidence ne figure même pas dans la catégorie des investissements. «Il manque la résidence secondaire dans ses actifs. On ne sait même pas combien il l'a achetée», explique Stéphane de Lassus. Jean-Philippe Delsol trouve également «étrange» qu'Emmanuel Macron ne déclare pas cette résidence secondaire.
Concernant les revenus de capitaux mobiliers qu'il a perçus (561.582 euros au total), les deux avocats estiment que ce sont probablement des distributions de dividendes de la banque Rothschild. Cette forme de rémunération étant souvent utilisée dans le secteur bancaire.
La Haute autorité «n'a pas eu à faire d'observations» jusque-là
«La déclaration de patrimoine d'Emmanuel Macron a été contrôlée à deux reprises en 2014, puis en 2016 (à son départ du gouvernement, NDLR), avant publication par la HATVP qui n'a pas eu à faire d'observations», a indiqué à l'Agence France-Presse une source proche du dossier.
Dans un entretien à La Croix, paru jeudi 12 mars, Emmanuel Macron s'était expliqué sur cette différence entre le patrimoine déclaré et ses revenus perçus. «Comme banquier d'affaires, j'avais le statut d'indépendant. J'ai donc payé, sur le montant brut de ma rémunération, des cotisations sociales patronales, salariales, puis l'impôt sur le revenu.
Ces cotisations ont augmenté et frappé mon dernier revenu de référence, au point que je ne gagnais plus assez pour payer mes impôts!», avait-t-il notamment fait valoir. (une gageure)
Il évoquait également des travaux dans la maison de famille de son épouse, «partiellement financés par des emprunts bancaires qui ont tous été déclarés, en 2011 et 2012», selon les mots du candidat.
Sa connivence avec le parti socialiste le rende bien intouchable!!
 
 
 
 
 
 
 
Published by Un Sage
13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 08:31
Reportage au meeting de Besançon
Auteur
David Desgouilles
Blogueur et romancier.

J’ai assisté à mon premier meeting d’Emmanuel Macron. Tous ces moyens déployés, la musique à fond les ballons ! Un homme attendu comme une star ! L’image du télévangéliste est-elle la plus adaptée ? Sans doute pas. Car un télévangéliste a des messages à faire passer. Avec toute la bonne volonté du monde, je n’en ai pas détecté le moindre. Des slogans et des truismes enfilés à vitesse supersonique. Ma dernière visite au gouffre de Padirac m’a laissé un moindre sentiment de vide que le discours improvisé et décousu d’Emmanuel Macron, dont la syntaxe approximative rappelait parfois les romans de Christine Angot

“Helpers”, “Trumpistes” et “Hesseliens”

Chez En Marche, il n’y a pas de bénévoles, il y a des « helpers ». L’un d’eux, à la fin du spectacle, a remarqué mon air consterné. Il m’a interrogé. Je lui ai dit mon tourment. Et il m’a vendu la mèche. Tout cela, en effet, n’est que de l’enfumage. Les discours, ça ne compte pas. L’important, ce sera l’action. Emporté par son élan, cet homme, qui se disait travailler « dans l’international », m’a donné l’exemple de Donald Trump, qui a enfumé tout le monde pendant sa campagne, avant de montrer aujourd’hui ce dont il est capable dans le conflit syrien. De l’enfumage, donc. Je lui ai dit mon soulagement. J’avais bien perçu la fumée.

Devant peu ou prou la même assistance que François Fillon (environ 2500 personnes), il y a quelques semaines au même endroit, Emmanuel Macron s’est dit le candidat de « l’indignation utile ». Il a cité Stéphane Hessel. S’est adressé aux classes moyennes. « Ca ne peut plus durer ! » A combien de reprises l’a-t-il martelé ? Je n’ai pas compté. On ne savait pas, au passage, car il ne le précisait pas, ce qui ne devait pas durer. L’important était de le marteler. « Je vous le dis ! » Combien de fois ? Je n’ai pas compté. Mais, en fait, il ne nous disait rien. Pas très grave, pour les fans, dont beaucoup assistaient peut-être à leur premier meeting pour être aussi enthousiastes à l’écoute d’un tel enfilage de lieux communs.

Quelle “leçon de Besançon”?

Et puis, Emmanuel Macron a aussi voulu flatter les gens du cru. Il a évoqué « la leçon de Besançon », qui, paraît-il, se serait si bien remis de la disparition de ses nombreuses industries horlogères pour se reconvertir dans les industries de pointe. Tiens, donc ! Besançon, cette belle endormie qui a perdu son statut de capitale régionale pendant qu’Emmanuel Macron était aux affaires, n’a en réalité pas tant d’industries de pointe qu’il ne le dit. Besançon continue en revanche de former parmi les meilleurs horlogers du monde puisqu’ils vont se vendre à prix d’or en Suisse après des cycles de formation très courts. C’est sans doute cela « la leçon de Besançon ». Former pour ses voisins. Mais est-ce cela, le projet d’Emmanuel Macron ?

Dans moins d’un mois, l’ancien ministre sera peut-être à l’Elysée. Nous gratifiera-t-il toujours des mêmes discours ? Pourra-t-il continuer sur ce même registre ? S’il est en situation de cohabitation, pourquoi pas ? Mais s’il obtient la majorité ? Souhaitons-lui de choisir un premier ministre avec davantage d’épaisseur. Dans le cas contraire, et pour parler « jeune » comme Emmanuel Macron à Besançon : « On est mal » !

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 22:21
Les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs
Jean-Paul Brighelli
Enseignant et essayiste, anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur. 

On avait fait, l’hiver précédent, plusieurs masques de cire de personnes de la cour, au naturel, qui les portaient sous d’autres masques, en sorte qu’en se démasquant on y était trompé en prenant le second masque pour le visage, et c’en était un véritable, tout différent, dessous ; on s’amusa fort à cette badinerie. » (Duc de Saint-Simon, Mémoires, , année 1704).

 

 

Macron l'évangéliste au regard illuminé

Le bel Emmanuel regarda le miroir, qui réfléchit un court instant et choisit de lui renvoyer son image. Il était jeune, il était beau, il souriait avec désinvolture, il avait le verbe facile d’un télévangéliste américain.
Lentement, sans trop savoir ce qu’il faisait, Emmanuel porta la main à son menton, fouilla avec les ongles et arracha délicatement sa première peau.

La marionnette laissait enfin apparaître le manipulateur…
Le miroir refléta ce qu’on lui proposait — l’image légèrement brouillée de Manuel Valls. La conscience d’Emmanuel, qui subsistait sous le masque, grimaça quelque peu — et le jeune homme se débarrassa prestement de l’apparence de l’ancien premier ministre…
… ce fut pour retrouver, successivement, le crâne chauve de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de Hollande, qui devint le crâne déplumé de Bernard Poignant, puis la bouche sans lèvres de Gérard Collomb, le maire PS de Lyon, puis le visage parcheminé de Bertrand Delanoë, puis les yeux fendus et la mèche en bataille de François Bayrou, puis…
Masque après masque, le jeune candidat n’en finissait plus d’arracher les multiples apparences qui lui avaient donné, au départ, une certaine densité. Peu à peu, ses traits s’affinaient, — bientôt il ne resterait qu’une ombre. Jacques Attali lui prêta un instant sa barbe mal taillée, Robert Hue son collier poivre et sel, Erik Orsenna sa moustache mélancolique, Pierre Bergé ses rides d’octogénaire — et toujours le PS tout entier défilait dans le miroir, chaque image laissant la place à une image toujours plus dérisoire. Pour certains, le masque n’était lui-même que le prête-nom d’un autre masque, dissimulé sus la dissimulation — ainsi Patrick Drahi feignait-il de s’appeler Bernard Mourad…
« Ciel, pensa Emmanuel, être François de Rugy — non, non ! Non, pas Douste-Blazy ! »

Quand enfin apparut le visage poupon de François H***, il sut que son calvaire d’écorché prenait fin. La marionnette laissait enfin apparaître le manipulateur…
… puis le manipulateur du manipulateur — et Emmanuel se désola quand même de porter les traits, un court instant, de Jean-Pierre Jouyet…
Mais le masque de Jouyet s’arracha à son tour. Dessous, ce furent les soutiens occultes, les grands argentiers, les manitous de Bruxelles, les visionnaires de la mondialisation, tout un collège de banquiers et d’industriels, d’hommes de médias, vendeurs de peuples et de nations.
Et à la fin, à l’extrême fin, il n’y eut plus personne face au miroir — plus rien, et la grande glace se résigna à refléter un ectoplasme, une créature de fil de fer, un cintre susceptible de porter tant de masques…
… qui se rajoutèrent, les uns après les autres, jusqu’à reconstituer le bel Emmanuel, immobile et apeuré, et toujours souriant, face au miroir impavide. Mais il sentait ce creux en lui, cet ensemble vide occupé par tant d’apparences — les ectoplasmes de la rue de Solférino, où depuis 1983 se rencontrent tant de fantômes de ce qui fut jadis la Gauche et qui n’est plus que le néant. Las de partir eux-mêmes à la conquête du pouvoir, ils avaient décidé cette année de combattre par personne interposée : que personne ne s’en aperçût était désormais l’objet de leur stupéfaction réjouie.
Emmanuel essuya la buée qui était montée à son front.
La maquilleuse posa la dernière touche, en se demandant pourquoi son client s’était ainsi mis à transpirer pendant qu’elle le tartinait de fond de teint. Bah, il était jeune, il était beau, les caméras l’aimaient — c’était bien suffisant. « Voilà », dit-elle. Emmanuel se leva, et s’en alla retrouver les caméras. Le miroir se résigna facilement à ne plus refléter que le vide — ça ne le changeait guère.
Nota. L’idée de cette chronique m’a été inspirée par un article plein d’intelligence de Natacha Polony dans le Figaro du 1er avril, où elle compare Emmanuel Macron à Dorian Gray, le personnage d’Oscar Wilde dont seul le portrait vieillit, tandis que l’original reste immuablement jeune. Grâces lui en soient rendues.
 

 

 

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 22:08

Le Pen, Macron ou Fillon, personne ne pourra gouverner seul

Auteur
Hervé Algalarrondo
Journaliste et essayiste,

L'hémicycle de l'Assemblée nationale, janvier 2017. SIPA. 00788019_000043

La VIe République est à nos portes ! Pas celle dont Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon se font les chantres afin de mettre fin à « la monarchie constitutionnelle » instaurée selon eux par la Ve République. Mais la très possible élection d’Emmanuel Macron devrait modifier profondément le fonctionnement de nos institutions. À tort ou à raison, personne n’imagine en effet que son éventuelle victoire à la présidentielle puisse se doubler d’un raz de marée d’En marche !, la formation qu’il a créée, aux élections législatives. Selon toute probabilité, Macron président devra donc chercher des partenaires à gauche et à droite pour former un gouvernement de coalition.

Pour une révolution, ce serait une révolution ! Depuis 2002, et l’effet combiné de l’adoption du quinquennat et du couplage présidentielle-législatives, c’était automatique : le parti du président élu a toujours disposé à l’Assemblée d’une majorité absolue. Chirac, Sarkozy et Hollande ont tous les trois eu les mains libres pour gouverner. Même après un premier tour faiblard à la présidentielle. En avril 2002, Chirac n’a pas atteint la barre des 20 %. Huit semaines plus tard, l’UMP a raflé plus de 60 % des sièges. Mécaniquement : avec le couplage, les législatives sont devenues une simple réplique, amplifiée, de la présidentielle

La France est coupée en quatre

Une ère Macron rapprocherait la France du modèle européen, exception faite de la Grande-Bretagne. Pour disposer d’une majorité à l’Assemblée, le président devrait négocier un accord politique avec d’autres partis que le sien. Selon le camp Fillon, ce serait son talon d’Achille : l’élection de Macron déboucherait sur une véritable « crise de régime ». Il risquerait non seulement d’être dans l’incapacité d’appliquer son programme mais même de gouverner. Aux yeux des héritiers du général de Gaulle, foin de la VIe République ! Il s’agirait d’un retour pur et simple à la IVe !

Quelques éléments pour éclairer ce débat qui va devenir incontournable. Il y a d’abord un paradoxe français. Nous sommes supposés avoir les meilleures institutions d’Europe, et la plupart de nos voisins sont censés être englués dans un régime désuet, le régime parlementaire, et paralysés par un mode de scrutin délétère, la proportionnelle. Et pourtant ce sont nos voisins qui ont mené ces dernières années des réformes qui leur ont permis d’aller mieux, en particulier de faire reculer sensiblement le chômage. En regard, le bilan du trio Chirac, Sarkozy, Hollande apparaît navrant. Ils disposaient de toutes les manettes, mais aucun d’eux n’est parvenu à améliorer la situation de l’emploi qui reste le problème numéro un aux yeux des Français.

Nos formidables institutions pèchent du point de vue de l’efficacité. Pour mener des réformes qui modifieraient l’ADN de l’Hexagone – moins d’État, plus de libertés pour les entreprises, ou encore définir la place et les modes d’expression de l’islam –, il ne suffit pas d’une majorité à l’Assemblée. Il faut obtenir si ce n’est un consensus, du moins un consentement lOr, et c’est le deuxième élément de réflexion, plus aucun parti n’est désormais en état d’y parvenir seul. La représentation politique a éclaté. Elle ne se résume plus à une opposition droite-gauche. Désormais la France est coupée en quatre, en quatre camps d’importance assez égale. Le FN, la gauche radicale, les progressistes – pour reprendre une formulation macronienne – et la droite parlementaire. Aucun camp n’est plus légitime qu’un autre pour accaparer tous les pouvoirs. Que Fillon et les leaders des Républicains y prétendent encore constitue un véritable déni de démocratie.arge dans l’opinion.

Un retour à l’esprit de la Ve République ?

Dernier élément de réflexion : un gouvernement de coalition ne ressemblerait en rien aux gouvernements de cohabitation que la France a connus du temps de François Mitterrand et de Jacques Chirac. En 1986 et en 1993, pour le premier, et en 1997 pour le second, ils ont perdu l’essentiel de leurs prérogatives dans le domaine de la politique intérieure parce qu’ils avaient été désavoués à l’occasion d’élections législatives intervenues au cours de leurs mandats. Le pouvoir a retraversé la Seine, pour s’établir à Matignon. S’il est élu en mai, Macron ne pourra en aucun cas faire figure de président désavoué en juin, quel que soit le résultat des élections législatives. Même si En marche ! ne comptait que très peu de députés.

Dans cette hypothèse, Macron restera le patron incontestable de l’exécutif. Mais sa première tâche sera de bâtir une coalition majoritaire afin de pouvoir gouverner. Osons un paradoxe : ni IVe République ni VIe, il s’agira plutôt d’un retour à l’esprit de la Ve République fondé sur la notion de majorité présidentielle. Une notion sur laquelle viennent de s’asseoir successivement les trois derniers présidents. En 2012, la majorité présidentielle c’étaient les 51,5 % d’électeurs qui avaient voté pour Hollande au premier tour, pas les seuls électeurs socialistes du premier tour.

Alors, bien sûr, ça va tanguer dans un premier temps. Mais Macron a de la chance : les deux partis dits de gouvernement, le PS et Les Républicains, sont en voie d’implosion. La mort du premier paraît programmée. Cinq ans de quinquennat Hollande ont montré qu’il n’y avait plus grand-chose en commun entre les sociaux-démocrates du PS, dont la figure de proue est Manuel Valls, et les frondeurs, dont le chef de file est Benoît Hamon. Le mauvais score prévisible du second devrait « libérer » les premiers. Côté Les Républicains, c’est le pari de Chirac en 2002 – réunir la droite et le centre au sein de l’UMP – qui semble perdu. Après le Penelope Gate, Fillon n’a guère été soutenu que par la droite tradi. Les centristes et les recentrés (les juppéistes, Le Maire, NKM, etc.) ne devraient pas faire de difficultés pour travailler avec Macron.

La nouvelle mort des “rois”

Il ne faut pas exclure cependant que les vieilles structures résistent, au moins dans un premier temps. Dans ce cas, le nouveau président devra en passer par elles. Avec une possibilité de compromis : il existe deux formes de coalition, à l’allemande et à la suédoise. Dans le premier cas, les partis qui la nouent rentrent tous au gouvernement. Dans le second, un accord est passé sur quelques grandes réformes, mais des partis peuvent rester en dehors du gouvernement et s’opposer à lui sur les autres dossiers.

Il ne faut pas exclure non plus que Fillon fasse, comme lors de la primaire de la droite, une remontée in extremis et gagne la présidentielle. Il ne faut pas même exclure, bien que ce soit très peu vraisemblable, que Marine Le Pen l’emporte. Quitte à être accusés d’esprit de système, nous pensons qu’eux aussi devront en passer par la constitution d’une coalition. S’il était élu, Fillon devrait pouvoir compter sur une majorité absolue pour son parti. Mais comment imaginer qu’il se conduise comme Chirac en 2002 ? D’autant qu’il aura beaucoup adouci son discours entre les deux tours afin d’amadouer les électeurs de gauche. Quant à Marine Le Pen, elle ne disposerait sûrement pas d’une majorité parlementaire FN. Elle aussi devrait donc chercher des alliés…

En mai et en juin, la France va changer non seulement de visage, mais aussi de mode de fonctionnement. Le temps des « omni-présidents » et des « moi, président » va prendre fin. Pourquoi s’en plaindre ?

 

 

 

 

 

 

 

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 22:04

A 18% dans les sondages, Fillon se dit certain de "gagner cette élection", voici pourquoi

Convaincu qu'il est sous-estimé par les enquêtes d'opinion, le vainqueur de la primaire mise sur la fébrilité de l'électorat d'Emmanuel Macron

PRESIDENTIELLE 2017 - Même certains de ses soutiens en conviennent: le retard accumulé par François Fillon depuis le début du "PenelopeGate" serait "irrattrapable" à moins de 25 jours du premier tour de l'élection présidentielle. Droit dans ses bottes, le vainqueur de la primaire n'en démord pas. "Non seulement je suis serein mais je pense que je vais gagner cette élection", réaffirme-t-il à longueur d'interviews.

Simple méthode Coué propre à tout candidat distancé dans les enquêtes d'opinion? En temps normal, le seuil de qualification pour le second tour se situe aux alentours de 25% des suffrages exprimés. A en croire la tendance de notre compilateur de sondages réalisé avec Le HuffPost Pollster, François Fillon plafonnerait à 17,9% d'intentions de vote, avec sept points de retard sur le duo de tête mené par Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Mission impossible? Distancé, le candidat Les Républicains a quelques bonnes raisons de ne pas jeter l'éponge. Instruit par le précédent de la primaire de la droite et du centre, l'ancien premier ministre sait mieux que quiconque à quel point un scrutin n'est pas joué d'avance dans une époque de profonde recomposition politique où les certitudes électorales des Français vacillent.

Depuis ces quinze dernières années, le socle électoral de la droite s'est toujours situé au-dessus de la ligne de flottaison des 20% au premier tour de l'élection présidentielle. Pour trouver un score inférieur à ce plancher, il faut remonter à 2002, année où Jacques Chirac se qualifie pour le second tour avec seulement 19,8% des suffrages exprimés. Mais le président de la République sortant s'était alors classé en tête dans un contexte d'émiettement généralisé des votes.

Si ses affaires judiciaires ont fait plonger sa cote de popularité et continuent de plomber son image, François Fillon est persuadé que, faute de mieux, le noyau dur de son électorat lui restera fidèle dans les urnes. Et qu'il peut faire office de recours en cas d'effondrement de l'un des favoris. C'est d'ailleurs en appelant ce peuple de droite à la rescousse que le député de Paris a réussi à contourner ceux qui, dans son propre camp, rêvaient de le débrancher. Et c'est unS'ils sont de moins en moins nombreux à déclarer vouloir voter pour lui au premier tour, les électeurs de François Fillon sont 83% à se dire certains de leur vote, preuve que le vote militant demeure solide chez le vainqueur de la primaire.

Pour revenir dans la course, François Fillon doit donc s'assurer que l'hémorragie cesse dans son propre camp et repartir à la reconquête de l'électorat élargi de la primaire. Conservateur, plutôt aisé et plus âgé que la moyenne, cet électorat présente deux atouts majeurs pour l'ancien premier ministre: il s'abstient moins que les autres catégories de votants et se montre plutôt rétifs aux "aventures" politiques.

Un maillon faible nommé Macron

D'où les éléments de langage distillés en permanence par les fillonistes pour décrédibiliser Marine Le Pen et Emmanuel Macron auprès de cette tranche électorale: l'une est présentée comme la garantie d'une ruine économique, l'autre est dépeint en "aventurier" d'une gauche cherchant à se maintenir à tout prix au pouvoir.

Des deux favoris des sondages, c'est Emmanuel Macron qui est aujourd'hui perçu comme le plus "prenable" à droite. L'ancien ministre de l'Economie a beau faire la course en tête, le taux d'incertitude chez ses électeurs demeure important à moins de quatre semaines du premier tour. Selon le dernier sondage Elabe pour L'Express et BFMTV, 38% des personnes voulant voter Macron n'excluent pas de changer d'avis d'ici le jour du scrutin. A l'inverse, Marine Le Pen semble une cible moins fragile, 86% de ses électeurs étant d'ores et déjà certains de déposer un bulletin FN le 23 avril prochain.

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