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13 août 2017 7 13 /08 /août /2017 10:00

par

Bernard Swysen

 

« Des anti-immigrés se ridiculisent en confondant des sièges de bus avec des femmes en burqa. » (Huffington Post)

« Des nationalistes norvégiens prennent ces sièges de bus pour des femmes en burqa. » (Midi Libre)

« En Norvège, un groupe xénophobe confond des sièges de bus vides avec des femmes en burqa. » (Le Monde)

« Des islamophobes norvégiens ont confondu des sièges de bus vides avec des femmes en burqa. » (Mashable – avec France 24)

« Des xénophobes prennent des sièges de bus pour des femmes en burqa. » (BFM TV)

« Norvège : quand des internautes xénophobes confondent burqas et sièges de bus. » (Le Point)

« Des extrémistes confondent des sièges de bus et des femmes en burqa. » (TVA Nouvelles)

Etc., etc.

Les articles parlant de la farce qu’un certain Johan Slattavik a faite en publiant une photo de siège de bus, demandant aux gens ce qu’ils en pensaient afin de pouvoir ensuite, dans un grand élan de pédagogie moralisatrice, dénoncer « le racisme aveugle et la xénophobie », se lisent un peu partout sur la planète. On rit beaucoup. Confondre des sièges de bus avec des femmes en burqa, faut vraiment être con comme un raciste !

Aux islamistes, les médias reconnaissants?

Peut-être ! Mais n’est-ce pas là une façon de plus d’absoudre le principe de cette prison mobile synthétique ? Sont-ce vraiment ceux qui la vomissent, même abusés par une photo, qui sont condamnables, ou ceux qui obligent leurs femmes à la porter ? La réponse se retrouve dans les titres: anti-immigrés, nationalistes, xénophobes, islamophobes, extrémistes,…

Le débat une fois de plus est biaisé, et à lire cette multitude d’éditoriaux, on comprend que non, le problème n’est plus de cacher une femme au regard des hommes, le problème est de rejeter ce sépulcral déguisement. Mieux, dénoncer le port de cette bâche infamante est devenu un acte de xénophobie. A bon entendeur !

Et tant pis pour celles qui, forcées ou non, continueront d’étouffer sous cette sinistre tente noire dont le seul objectif est de soustraire au regard de l’humanité masculine leur corps impur, parce que tout simplement féminin !

 

Published by Un Sage
12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 10:25
Y a un truc!
Auteur
Marc Nacht
Psychanalyste et écrivain

Emmanuel Macron au salon Viva Technology à Paris, juin 2017. SIPA. 00811228_000010

Les grenouilles françaises veulent un roi. Macron en a fourni l’image. Cette image, véritable cache-pouvoir « jupitérien », a recouvert tout le champ politique. Il est parvenu à gommer les anciens élus de la République. Le virtuel de l’engouement transférentiel dit En marche ! l’a emporté sur toutes les fidélités. Oublié, jeté au panier le travail des élus d’hier, pas tous des salauds, au service de leurs administrés; déniée la cour qui leur fut faite pour obtenir tel ou tel avantage.

« Faute de pouvoir s’inscrire dans une génération, Macron en invente une »

Emmanuel Macron exerce la fascination d’un magicien. Il suggère plus qu’il ne dit, et active les désirs inconscients d’une foule avide de l’éveil de la Belle au Bois dormant. Tout ce qui était vient d’une mauvaise mère, la fée Carabosse, responsable du long sommeil de la République.

Paul Thibaud, dans le dernier numéro de Causeur, a déployé ce qui dans les discours de Macron tuait le temps de l’Histoire, « une position non pas hors sol mais anhistorique » notamment sur la colonisation, sur la culture. « Faute de pouvoir s’inscrire dans une génération, écrit-il, Macron en invente une ». C’est probablement, en effet, ce qui a fait son succès, car il active ainsi le rêve régressif d’un présent éternel associé à une toute puissance. Il suffirait à chacun d’empiler les briques de n’importe quel savoir-faire pour, tel les artisans de la tour de Babel, gagner le ciel. Tout comme dans la Babel biblique, l’ambition se conjugue avec une langue unique et réduite à l’efficacité des gestes. On connait la suite.

Majax Macron

Le tour de passe-passe du magicien est rendu opérant pour la raison qu’il se produit au sein d’une population qui, depuis des lustres (1968), se trouve en rupture générationnelle. Rupture assimilée au « progrès » et à la liberté.

Mais cette rupture générationnelle qui abolit le temps de l’Histoire (sans pour autant trouver compensation dans la consommation toujours plus envahissante d’objets) ne se fait pas sans quelque nostalgie de la transcendance d’une Loi représentée par le pouvoir politique. La stature inspirée du chef providentiel, du sauveur de la nation. Et quel chef serait-il plus à-même qu’un roi pour recouvrer ce rêve que la censure idéologique a plongé dans l’oubli ?

Macron, paradant dans la cour du Louvre en enfant roi, aurait réveillé ce désir insu. Il suffit qu’il le soit pour qu’une majorité stupéfiée se réfugie dans le silence, peut-être plus encore que dans une abstention critique. Il suffit qu’il le soit pour qu’une nouvelle horde de bien-pensants s’agenouille devant la fée Mélusine prometteuse de nouvelles naissances. Le reste est littérature, c’est-à-dire, bien paradoxalement, la réalité des moyens économiques, celle des conflits sociaux et celle du cancer islamiste, pourvoyeur de terroristes, qui ronge les « territoires perdus de la République ».

 

Published by Un Sage
12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 10:20
La com’ chancelante du président Macron
par
Arnaud Benedetti
Professeur-associé à la Sorbonne.Il a publié "La fin de la com'" (Les éditions du Cerf).

L'accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée a ceci de stimulant pour ceux qui s’intéressent aux enjeux de communication qu’elle permet de réinstaller ces derniers au cœur d’une réflexion plus globale.

Chacun s’accorde à reconnaître que la com’ a non seulement joué un rôle essentiel dans la réussite électorale du tout nouveau président mais qu’elle continue à servir de carburant à sa conception de l’exercice du pouvoir. D’aucuns louent son talent de communicant quand d’autres n’y voient qu’une énième entreprise de manipulation des opinions et des esprits, inhérente au tropisme de politiques plus enclins à défendre une certaine organisation de la cité qu’à réformer celle-ci.

Dans un cas comme dans l’autre, c’est bien le statut de cet objet omniprésent qu’est la communication qui est interrogé, soit au travers d’une surestimation de son efficience sociale, soit au prisme de sa toxicité idéologique.

Communication, l’autre nom de la propagande?

Or ces deux approches, aussi antithétiques qu’elles puissent paraître, n’en puisent pas moins à la même source, celle d’une communication appréhendée par le seul biais instrumental. Encore une fois, portée par l’ombre de sa professionnalisation, la communication en est réduite à une technique, un véhicule dont l’objectif consiste à acheminer un message et à assurer non seulement sa remise mais son adoption par les récepteurs. De ce point de vue rien sur le fond ne distinguerait communication et propagande, la première n’étant qu’une forme édulcorée de la seconde dans la mesure où elle opérerait prioritairement dans une société ouverte et pluraliste quand sa sœur jumelle serait exclusivement l’apanage des sociétés fermées et totalitaires. Confinée à sa seule fonctionnalité, délaissant ses racines anthropologiques qui en font pourtant un processus fondateur de la société, la communication en est ainsi réduite à cet appendice parfois incompris, souvent méprisé que l’on appelle la com’ pour caractériser tout un ensemble de métiers et de savoir-faire qui ont investi les différents secteurs de nos sociétés depuis maintenant près d’un siècle.

Macron le story-teller

Par l’usage intensif qu’il en fait, le macronisme réactive un imaginaire de la communication tout à la fois sulfureux et appauvrissant, levier de toutes les entreprises de domination et de domestication, bien plus que projet d’émancipation et de partage. Story-teller de son mandat, Emmanuel Macron préjuge ainsi de la malléabilité intrinsèque des opinions, de la plasticité des récepteurs dont il fait peu cas de l’aptitude à discriminer et à discerner. Le blitzkrieg communicationnel qu’il a produit et conduit dans sa conquête du pouvoir le renforce sans aucun doute dans cette conviction qui a force de foi dans sa bonne et belle étoile communicante. Il en oublierait aussi l’heureuse providence qui a enfanté son assomption élyséenne, c’est-à-dire l’explosion sur elle-même des vieilles offres politiques dont il fut bien plus l’allumette que la poudre et la mèche. Sans cet effondrement du duopole de gouvernement, usé par deux quinquennats d’espoirs déçus sur l’autel du realpolitik à la godille de ses prédécesseurs, la com’ de conquête n’eut sans doute pas brisé avec autant d’allégresse les murailles lézardées des forteresses partisanes de la Vème République.

La légende d’un Prince de la communication

Pour autant, c’est bien cette disposition communicante, polie avec une sophistication de tous les instants, qui s’est imposée comme la marque de fabrique du tout nouveau pouvoir. Ce dernier contribue ainsi à inventer subliminalement la légende d’un Prince de la communication, orfèvre en symboles et autres récits qui permettraient au bon peuple de France de se retrouver enfin gouverné par un souverain quasi-thaumaturge. L’enfant-roi nous insufflerait des raisons à nouveau de ne pas désespérer du politique…

A la version rose s’oppose une narration plus obscure qui voit dans l’œuvre aussi soudaine que déroutante du jeune prodige la continuation exacerbée, à peine dissimulée, d’une com’ propagandiste qui, tel le joueur de flûte de Hamelin, envoûte de sa mélodie le peuple-enfant que nous sommes… La représentation maudite de cette com’ un tantinet cynique prend tout son sens lorsqu’une jeune novice du staff communicant du président avoue avec une candeur qui le dispute à l’arrogance qu’elle n’hésite pas à mentir aux journalistes…

L’art du mensonge cash

Le pire du spin doctor peut dés lors donner libre cours à toutes les rumeurs, à  toutes les certifications douteuses d’une pseudo-réalité, à toutes les figures avariées des sous-séries les plus éculées qui circulent sous nos écrans au gré des saisons… Au moins le machiavélisme avait l’intelligence pudique de dissimuler ses ruses. Au moins les spins doctors de la guerre en Irak, à l’instar d’Alastair Campbell auprès de Blair, feignaient de croire à leurs calembredaines…

La génération post-2000, dont le chef de l’Etat est aussi le modèle et le héraut, a de son côté le mérite de la franchise du mensonge-cash ! Cajolée ou houspillée, la communication politique des nouvelles élites macronistes pourvoit tout autant en verticalité qu’elle s’y fourvoie non sans une certaine forme de naïveté. Elle reproduit de la sorte tous les présupposés des politiciens, mais aussi de bien des dirigeants, qui s’imaginent que le schéma communicant n’est autre que celui qui va de l’émetteur au récepteur. À ce jeu, la communication n’est qu’une fonctionnalité parmi d’autres.

Le macronisme évite l’altérité

La recherche de l’efficience et du profit relationnel constitue son horizon immédiat sans souci de préoccupation éthique. Cette instrumentalisation d’un acte aussi trivial en apparence que celui de communiquer, mais en réalité si hautement complexe, sous-estime l’extraordinaire résilience des opinions, y compris quand ces dernières sont confrontées à des phénomènes propagandistes. En fondant sa présence au monde sur la seule com’, le macronisme oublie que la communication va au-delà d’un simple savoir-faire. Elle exige tout d’abord l’acceptation du débat avec la réalité et ses aspérités – ce qu’exclut la politique de com’ du jeune président qui se refuse à une confrontation à l’altérité autre que scénographiée; elle vise surtout implicitement plus haut dans une quête quasi-existentielle du partage, de la médiation, de l’échange… L’enjeu de la communication n’est pas tant de mettre en scène, d’exprimer que de tenir compte des dissonances et des « parties prenantes » pour reprendre l’un des principes fondateurs des pratiques de ce que l’on appelle aujourd’hui la « responsabilité sociale d’entreprise ».

Le nouveau monde parodie l’ancien

Or le logiciel communicant du jeune président, inspiré de la com’ corporate cadenassée des grandes marques, double cette prédisposition au management pyramidal d’un usage des ressources les plus absolutistes de la Vème République (réaffirmation du domaine réservé comme dans le conflit l’opposant à l’ancien chef d’état-major, recours aux ordonnances pour légiférer, etc.). Tout se passe comme si le « nouveau monde » proclamé, peu soucieux des caractéristiques d’une époque où la négociation en continu fait office de principe régulateur des sociétés, se nourrissait des aliments de l’ancien monde innervé par la hiérarchie, le formalisme autoritaire, et un zeste de mépris pour ceux qui ne sont que minoritaires comme l’atteste le traitement dont les oppositions parlementaires sont l’objet au sein de l’hémicycle.

Le monde selon Macron est fait de peu de dialogues et de beaucoup de monologues. C’est ainsi qu’il faut lire la suppression, entre autres, du traditionnel entretien télévisé du 14 juillet. C’est ainsi qu’il convient aussi d’interpréter la procédure des ordonnances pour refondre dans la douleur de l’urgence un code du travail fruit de décennies de discussions.

L’Elysée se fait forteresse

Dans des temps où tout pousse à l’horizontalité communicante, réseaux sociaux et Internet obligent, la com’ verticale a tout de la restauration d’un ancien régime. Communication et injonction sont au cœur des contradictions de cette nouvelle majorité. Or on ne communique, pas plus que l’on gouverne, par injonction. Ce paradoxe vient troubler l’horlogerie jusque-là minutieusement réglée du monarque qui, en son palais, engrange au cœur de la torpeur estivale les premières courbes de défiance sondagière. À contretemps de la sensibilité de l’époque, à contre-sens de ce que cette même époque projette de demande de reconnaissances à travers l’appel à communiquer, le château se fait forteresse au risque d’être incompris et de transformer la parole prétendument jupiterienne en un soliloque exaspérant et inaudible. Après le temps de la com’ louée, vénérée, glorifiée, viendrait celui, plus amer et plus orageux, de l’incommunication. L’épreuve du pouvoir en quelque sorte.

 

 

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Published by Un Sage
12 août 2017 6 12 /08 /août /2017 10:00

 

Le moral des troupes est au plus bas
par
Alexandra Laignel-Lavastine

Survenant en pleine crise des armées, l’attentat perpétré à la voiture-bélier contre six militaires français par un Algérien de 36 ans, le 9 août 2017 à Levallois-Perret, constituera-t-il la goutte d’eau qui fait déborder le vase ? Avec l’effarante réduction budgétaire décidée en juillet, nos guerriers viennent en effet d’encaisser une autre bonne nouvelle : leurs conditions vont encore de se détériorer.

Épuisement, vétusté du matériel et des casernes, manque de sommeil, dortoirs immondes, horaires harassants, dos cassés, congés supprimés, surendettement des familles dû au fait que leurs salaires ne sont pas versés à temps (le logiciel est défectueux) : la colère affleure parmi les soldats du rang et les sous-officiers, qui sont aussi les plus sollicités dans le cadre de l’opération Sentinelle. Mais peu importe, puisqu’ils se taisent. Dans ce contexte, beaucoup n’ont guère apprécié qu’il ait en outre fallu plus de 12 heures au nouveau chef suprême des armées pour exprimer, via Twitter, son soutien à leurs camarades blessés.

Emmanuel Macron n’a d’ailleurs pas jugé utile de se porter lui-même à leur chevet, laissant ce soin à deux de ses ministres. Plus qu’à espérer que le suspect ne soit pas déclaré irresponsable pour « troubles psychiques », à l’instar de l’individu qui, le 25 mai 2013, avait frappé à l’arme blanche un jeune militaire patrouillant dans le quartier de la Défense, à Paris.

Attaqués par les djihadistes, poignardés par l’Etat

On se souvient pourtant, au lendemain de l’élection du président Macron, de sa jolie parade sur les Champs-Elysées suivie d’une visite surprise dans un hôpital militaire. Ou comment surinvestir la fonction régalienne de chef des Armées sur un plan purement symbolique quand, dans la réalité, le costume se révèle à l’évidence trop grand pour lui. Car la com’ ne suffit pas à faire une politique. Attaqués de face par les islamistes, nos soldats ont désormais le sentiment d’être poignardés dans le dos par l’Etat. La dernière séquence en date, entre la démission fracassante du chef d’état-major le 19 juillet et l’attaque du 9 août, est emblématique à cet égard.

Reprenons. Que fait un pays en guerre, version française ?

Dans le cas d’une armée en surchauffe et en souffrance depuis deux ans, sous-financée depuis deux décennies, la première des priorités consistera donc à décréter une coupe sombre d’1 milliard d’euros. Très pertinent, surtout quand 20 000 radicalisés fichés « S » se promènent en toute liberté sur le territoire et que 300 tueurs de l’Etat islamique sont tranquillement rentrés à la maison depuis la Syrie. Mais qu’on se rassure : le ministre de l’Intérieur nous apprenait, le jour même de l’attaque, que certains avaient été « placés sous contrôle judiciaire ». Autant dire : rien. Est-ce une blague ?

Le chef d’état-major des armées, le général de Villiers, osera critiquer ces coupes budgétaires insensée alors même qu’une guerre vient de nous être déclarée ? Le nouveau président s’est empressé de le recadrer publiquement et, ce, juste avant le défilé du 14 juillet. Car c’est bien connu, il convient de recadrer un chef devant ses subordonnés. Consternation dans les rangs. Le général, lui, donnera sa démission,estimant « ne plus être en mesure d’assurer la protection des Français ». Un fait sans précédent depuis 1958.

Une pause dans les restrictions

Après « Charlie », le président Hollande avait au moins fait preuve d’un peu plus de jugeote en annulant les coups de rabot successifs imposés aux forces armées. Les attentats islamistes en France et l’engagement de nos troupes sur divers théâtres extérieurs — le Sahel, l’Irak et la Syrie entre autres — avaient fini par l’en convaincre. Son successeur, voyant que nos « sentinelles », transformées en cibles, sont en première ligne face la menace terroriste, estimera urgent de les déshabiller encore un peu plus. Et la nouvelle ministre de la Défense, Florence Parly, n’a pas oublié de les prendre, en prime, pour des demeurés en expliquant que ces économies n’auront « pas d’impact sur le fonctionnement des armées, notamment pour les militaires en opération » … Décidément, l’entourage de Macron ne manque pas d’humour. La dame est-elle au courant du fait que de nombreux hommes ont dû être rapatriés du Sahel pour jouer les vigies en métropole, si bien que pour les unités restées sur place, la situation est catastrophique ? Les hommes, plus exposés en raison du départ de leurs collègues, sont en outre de plus en plus mal nourris et mal logés, en sont réduits à devoir acheter une part de leur équipement eux-mêmes et manquent d’essence pour se déplacer dans leurs véhicules…

Des conditions de travail indignes

Quant aux 7 000 soldats déployés sur le sol français, l’Etat s’obstinera à leur signifier combien il se moque de leurs conditions de travail, qui sont indignes. Comme l’affirmait Laetitia ce 9 août 2017, animatrice du mouvement « Femmes de militaires en colère », si leurs maris sont soumis au devoir de réserve « maintenant, ce n’est plus possible […]. Nous n’avons pas envie de voir des centaines de cercueils alignés place des Invalides, car c’est malheureusement ce qui va arriver […]. Je demande au gouvernement de cesser de prendre les militaires pour des vaches à lait ».

Sait-on à ce propos qu’une partie de l’armée de terre en Sentinelle, moralement découragée par ce mépris et physiquement épuisée, est aujourd’hui en arrêt maladie ? Qu’ils patrouillent plusieurs kilomètres par jour avec 20 ou 30 kilos sur le dos, leur gilet pares balles pesant à lui seul 15 kilos et ne servant à rien : il ne les protège pas contre les balles de gros calibre… Il en existe certes de plus performants et de plus légers, mais l’armée de la cinquième puissance mondiale n’a pas les moyens de s’en procurer. Qui plus est, nos soldats, ainsi harnachés, sont peu mobiles, donc peu efficaces en cas d’assaut.

17 heures sur 24

Leurs horaires ? De 6 heures à 23 heures souvent, cinq jours d’affilée avec, au mieux, quatre heures de sommeil. À ce rythme, les hommes ne tiennent pas. Les plus aguerris n’en peuvent plus et ne parviennent évidemment pas à conserver la vigilance requise. Sur le moyen terme, ce sont nos combattants les mieux entraînés que nous sommes en train de briser. Et leurs familles avec. De fait, divorces et suicides se multiplient comme jamais au sein de la Grande muette.

Interdit de découcher!

Pour accroître encore leur mauvaise humeur, il leur est interdit de découcher de la caserne où on les loge pendant leur tour de Sentinelle. C’est ainsi que des militaires de 30 ans, habitant parfois à deux pas, se voient interdits de sortie pour aller embrasser leurs enfants, quand bien même ils ne les auraient pas vu depuis des mois, enchaînant les missions sans discontinuer. On ne s’étonnera donc pas que beaucoup « pètent les plombs », certains répliquant parfois à ces brimades inutiles en arrosant les murs de leur caserne de quelques rafales de Famas, sur quoi les sergents-chefs finissent en général par plier.

L’état des casernes en question est d’ailleurs une honte pour la République.

Dortoir de l’armée.

Cette photo, prise en hiver, en témoigne. On l’aura compris, il ne s’agit pas d’un abri de fortune pour SDF par période de froid extrême. On n’oserait pas. Non, il s’agit bien d’un dortoir de la région parisienne où l’armée héberge ses hommes. Les membres des unités d’élite ne sont pas mieux lotis : sous-sols ou hangars insalubres, des murs qui s’effritent et suintent l’humidité, souris, rats et bestioles en tous genres, une prise électrique pour vingt, une douche pour cinquante, des sanitaires à l’avenant et pas de chauffage : l’appareil d’appoint que l’on voit sur l’image a été apporté par un des militaires. Le Tiers monde.
De nombreux soldats n’ont pas l’intention de renouveler leur contrat

Un sentiment d’inutilité

Ont-ils au moins la consolation de se sentir utiles en contribuant à protéger les populations ? Sûrement pas quand on ne les autorise pas non plus à fouiller les sacs à l’entrée des lieux de culte, notamment des synagogues, si bien que n’importe quel djihadiste pourra y pénétrer avec son sac de sport et y commettre un carnage. Un exemple typique de demi-mesure absurde. Du reste, il ne leur échappe pas que l’opération Sentinelle est elle aussi, et avant tout, une opération de com visant à rassurer les gens. Enfin ceux qui ont le bon goût de ne pas les insulter. Elle est extrêmement coûteuse à tous égards pour des résultats minimes. Sans compter que nos soldats sont entraînés à combattre les ennemis de la République et vivent très mal leur nouveau statut de cibles quasi-impuissantes, ressenti comme déshonorant. Or leur honneur, ils y tiennent plus que tout.

Pas de stratégie antiterroriste globale

Enfin, l’écœurement qui gagne à la base dans des proportions préoccupantes trouve aussi sa source dans le fait que ces hommes ne voient toujours pas se dessiner de stratégie globale s’agissant de gagner la guerre et de contrer la menace. La politique consistant à attendre et à espérer limiter la casse lors du prochain attentat — au lieu de passer sérieusement à l’offensive —, les désespère. Résultat : nombre d’entre eux, parmi les plus opérationnels, n’ont pas du tout l’intention de renouveler leur contrat, eux qui avaient passionnément cru en leur mission.
C’est dire si, dans ce climat, les hommages rhétoriques ne passent plus. Au point que quand Florence Parly condamne, à propos de l’attaque du 9 août, un « acte lâche qui n’entame en rien la détermination des militaires à œuvrer pour la sécurité des Français », beaucoup fulminent. Et quand les députés se sont levés en début de séance à l’Assemblée pour exprimer leur « solidarité » et leur « gratitude » envers les militaires — les mêmes élus qui venaient par ailleurs de voter une loi leur coupant les ailes —, plus personne ne marche car de qui se moque-ton ?

Le déni ne fait pas reculer l’ennemi

Qui peut sérieusement croire que cette psychopathologie du déni fera reculer l’ennemi ? D’où vient cette insondable imbécilité qui enjoint de célébrer tous azimuts « la France de la diversité », sauf là où elle se tient clairement debout, c’est-à-dire parmi les soldats du rang, justement ? Je rappelle que les trois jeunes militaires assassinés par Merah en 2012 — trois Français exemplaires —, étaient tous des enfants des cités, issus de l’immigration. Et comment comprendre cette irresponsabilité folle qui consiste à aggraver la crise de confiance entre l’armée et l’exécutif et, ce, au pire moment ?
Au stade où nous en sommes, on a beau examiner ces aberrations sous tous les angles, elles semblent désormais du ressort de la psychiatrie.

 

Published by Un Sage
11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 10:00
Jamais le Québec n’a été moins français
par
David Leroux

Jamais le Québec n’a été si anglophone et jamais le Canada n’a été si bilingue, titraient les divers journaux québécois la semaine dernière à l’occasion de la parution des données linguistiques du premier recensement de l’ère Trudeau. Déjà s’emballent les sbires du « sans-frontiérisme » et les chantres du libéral-progressisme : le Québec s’assouplit, s’ouvre au monde, et le Canada n’a jamais été si prompt à embrasser son noble multiculturalisme. Le Québec, dont les velléités nationalistes ont contribué à ce qu’il soit si souvent décrit par ses ennemis nationaux comme une enclave peuplée de psychorigides à tendance xénophobe, aurait-il aujourd’hui enfin décidé de participer à la vertueuse aventure canadienne ?

Le Québec est une culture

Ne soyons pas dupes du pitoyable festivisme de notre époque, il n’en est rien. Derrière ces chiffres se cache une toute autre réalité, beaucoup plus politique et beaucoup moins mièvre: le Québec est une culture et le Canada, pays culturellement stérilisé par le multiculturalisme de la Charte canadienne de 1982, devient aujourd’hui le porte-étendard conquérant du rouleau-compresseur civilisationnel anglo-protestant.

Le penseur français Régis Debray publiait récemment chez Gallimard un nouvel opus intitulé Civilisation, riche réflexion sur le déclin de l’Europe et l’infini pouvoir de conquête de l’esprit « gallo-ricain ». Il y oppose deux concepts fondamentaux : culture et civilisation. Une civilisation est offensive ; elle conquiert et convertit. Une culture est défensive ; elle résiste et survit. L’auteur fait appel à la lucidité de Paul Valéry, qui voyait venir le déclin de l’Europe au sortir de la guerre de 1914-1918 : « Ne sachant nous défaire de notre propre histoire, nous en serons dégagés par des peuples heureux qui n’en ont point ou presque point. »

Adieu veau, vache, nation…

Revenons maintenant à l’état du Québec d’aujourd’hui dans ce Canada multiculturel triomphant. À l’heure où la quasi totalité de l’élite médiatico-intellectuelle d’Occident devient incapable de réfléchir en dehors des ornières hégémoniques du libéral-progressisme, les Québécois sentent leur force nationale les abandonner et se voient même encouragés par les nouveaux curés du politiquement correct à laisser aller au diable vauvert leurs aspirations collectives au nom de préceptes moraux qu’il est interdit de remettre en question (ouverture à l’autre, « pax liberalis »). L’économique nous soumet à ses caprices, le rationalisme matérialiste écrase la pensée libre et le droit remplace lentement le politique.

Or, pour reprendre la pensée de Carl Schmitt et de Julien Freund, le politique est une condition essentielle de l’humanité. Il est l’essence qui permet notamment aux individus de dépasser leur existence privée et de former des collectivités organisées, des peuples capables de reconnaître « l’Autre que Soi », et donc de se reconnaître eux-mêmes comme des « Soi ». La déliquescence du politique en Occident entraîne conséquemment cette dilution des collectivités qu’on appelait jadis des nations. L’affaiblissement des cultures nationales comme celle du Québec en est un symptôme terrifiant.

Sans « Soi », point « d’Autre que Soi »

Mais qui, aujourd’hui, s’en inquiète autrement qu’avec la légèreté dont on se préoccupe de la disparition lente d’un folklore sympathique ? Quelques esprits chagrins, sans doute, qu’on soupçonnera au détour d’être, comble de l’hérésiexénophobes car méfiants face à l’avancée du bienveillant conquérant « gallo-ricain » et de ses alliés objectifs, ou conservateurs car attachés à l’idée d’enracinement.

Que reste-t-il aujourd’hui du Canada français qu’enflammait le général De Gaulle il y a 50 ans avec son « Vive le Québec libre » ? Qu’est devenue l’élite naissante qu’il célébrait alors dans chaque halte qu’il faisait le long du Chemin du Roy ? La réponse n’est guère réjouissante. Avec la crainte juvénile du conflit idéologique qui découle de sa conversion du libéral-progressisme anglo-protestant, elle apparaît plus colonisée que jamais. Elle se confirme comme grande ouvrière de l’appauvrissement de l’écosystème culturel occidental et planétaire, elle qui, pourtant, chante chaque jour à tue-tête son amour de la diversité et de « l’Autre ». Elle oublie, hélas, que sans « Soi », point « d’Autre que Soi ». Ce faisant, elle condamne des cultures exceptionnelles, comme celle du Québec francophone, à une disparition à moyen ou long terme. Son imposture ne connaît aucune limite, et sa capacité à trahir ses propres concitoyens et sa nation, hélas, ne semble pas le moins du monde s’essouffler.

 

 

Published by Un Sage
11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 09:30

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

Il n'y a plus de curés, ou sont-ils passés ?

Il n'y a personne dans les églises désertées

Personne pour nous baptiser

Personne pour  nous confesser

Personne pour nous marier

Personne pour nous enterrer

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

Il n'y a plus personne dans le presbytère

C'est vraiment la grande et noire misère

Les volets de cette maison sont toujours fermés

Comme ceux d'une maison abandonnée et inhabitée

Des toiles soigneusement tissées par des araignées

Sont désormais  les seules occupantes de ce lieu déserté

Les curés ont jeté la barrette et la soutane aux orties

Doutant eux même de l'existence du paradis

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

A l'école nos bambins sont vraiment très fatigués

Ils  rentrent à la maison par le travail ils sont harassés

Le programme étant bien trop chargé et compliqué

Dispensé par des profs qui sont loin d'être écoutés

Ils ne savent ni lire, écrire et compter, mais ils sont "éveillés"

Les uns pour parfaire leur culture inexistante apprendront le chinois

Pour d'autres, chauvin de leur région ,ce sera leur patois.

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

Après la classe, le soir, très fatigués, en regagnant leurs pénates

Ils retrouveront tous comme par miracle la patate

Pour tripoter leurs Smartphones ou leurs tablettes

Pour écouter ou recevoir avec avidité un tas de sornettes.

Des sornettes souvent pas très catholiques

A tendance plutôt osées et pornogaphiques

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

Les jeunes se soulent dans des soirées bien arrosées

Ils fument des sèches au cannabis par-dessus le marché

Prennent le volant de leur "caisse" complètement dopés

Pour finir dans la 'boîte à dominos" littéralement bousillés

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

En cambrousse il n'y a plus que des personnes âgées

Les  jeunes se sont tous débinés comme des rats empoisonés

Il n'y a plus  de médecins de famille pour les soigner

Partis à la retraite ,aucun jeune ne veut les remplacer

Le pharmacien, la poste ,le boulanger, l'épicier, se sont débinés

Le dernier survivant le bistrotier à lui aussi succombé

On  ne peut plus discuter, taper le carton ou picoler

 

Tout fout le camp c'est désolant

C'est même vraiment très inquiétant

 

A part ça tout va très bien, Madame la Marquise,
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise:

Que notre beau pays est dans une profonde  mouise,

Alors que nos dirigeants cultivent l'attitude positive.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Published by Un Sage
9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 17:15
 
 

Brigitte Macron a cristallisé autour de sa personne de nombreuses critiques, dont certaines ont déclenché de véritables polémiques.

 

Sa différence d’âge avec Emmanuel Macron

Bien avant la campagne présidentielle, quand Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie, la différence d’âge entre le président et son épouse à fait jaser. A plus forte raison, que le couple n’avait pas seulement 24 ans d’écart, mais qu’il s’était également connu au lycée quand l’ex-patron de Bercy était encore mineur, et qu’aujourd’hui, à même pas 40 ans, Emmanuel Macron est grand-père sans même avoir eu d’enfants. Brigitte, son épouse, a en effet eu trois grands enfants de son premier mariage.

 Si bien que quand Emmanuel Macron s’est lancé dans la course à l’Elysée, certains y ont vu un terrain d’attaques tout trouvé. Les humoristes, notamment, n’ont pas hésité à blaguer sur ce point. Ce qui a beaucoup affecté la Première dame. "Malgré ses sourires halés, elle souffre des caricatures affreuses que l’on dessine d’elle, des blagues de Laurent Gerra qui la moquent en ‘grand-mère sait faire un bon café’", écrivait Vanity Fair en avril dernier.

Les photos en Une de magazine

En février dernier, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron et son épouse faisaient de nouveau la Une de Paris Match. Sur la feuille de papier glacé, tous les deux apparaissaient tout sourire, main dans la main, en train de marcher dans les rues de Lyon. Le tout accompagné du titre : "Présidentielle – La campagne de toutes les surprises".

Une Une qui n’avait en soit rien de particulier sauf que, quelques mois plus tôt, le candidat s’était engagé à ne plus le faire. Après s’être offert quatre Unes de Paris Match en moins d’un an, Emmanuel Macron avait en effet répondu aux vives critiques des internautes en assurant que c’était une "maladresse" et que "ce ne ser(ait) pas une statégie qu’(il) reproduir(ait)". Pourtant, quelques mois plus tard, le couple réapparaissait en toute première page du magazine. Ce qui n’avait pas manqué d’agacer les internautes qui n’avaient pas hésité à dénoncer une stratégie de communication.

 Ensuite le magazine à produit un nombre incalculable de photos à la Une de son canard.
Un échantillon
Ses tenues jugées trop courtes ou pas assez classiques

Depuis qu’elle est Première dame, Brigitte Macron est très souvent remarquée pour ses tenues vestimentaires. Un point attire à chaque fois l’attention : la longueur de ses robes et jupes. En effet, la Première dame préfère les tenues courtes. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, y compris à l’étranger. Lors de son premier déplacement en Belgique, des médias anglais ont ainsi jugé que le choix de sa robe courte était en décalage avec les tenues des autres conjointes de chefs d’Etat. De même, lorsqu’elle a reçu Arnold Schwarzenegger à l’Elysée, la Première dame portait un jean’s bleu clair. Un choix là encore critiqué.

Son rôle de Première dame

Devenue Première dame au moment où son mari a pris les commandes de la France, Brigitte Macron n’a cependant pas de statut officiel. Et c’est là que le bât blesse. En effet, pendant sa campagne, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir clarifier la situation et donner un rôle officiel à son épouse, tout en précisant qu’elle ne serait pas rémunérée. En attendant qu’une équipe de juristes se prononce sur la meilleure option, Brigitte Macron a déjà investi un bureau à l’Elysée et dispose également de collaborateurs. Ce qui est bien assez pour les quelques 250 000 personnes qui ont signé la pétition lancée en ligne par Thierry Paul Valette et dans laquelle il s’oppose à ce que l’ancienne professeure de Français dispose d’un statut. Récemment, et sans donner plus de détails, l’Elysée a annoncée qu’il n’y aurait pas de statut officiel mais plutôt une "charte de la transparence". Celle-ci devrait être dévoilée d’ici le mois de septembre.

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Pour certaines choses la pub est bien payante !!

On  n'a pas fini de parler de  la "Mémée" Macron,et de ses minijupes,c'est la reine ,on peut se demander pourquoi nos ancêtres ont fait la révolution!!

Certains de leurs descendants lisent Match et se délectent de ce genre d'articles!!

 

 

 

 

 

Published by Un Sage
9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 09:56

Il faut faire attention avec l’affaire Grégory

Par

Régis de Castelnau


La Vologne. SIPA. 00587717_000001

Il faut faire attention avec l’affaire Grégory. Comme la découverte du tombeau de Toutankhamon et la violation de la sépulture de Rascar Capac au Pérou, elle apporte la malédiction. Le récent suicide du juge Jean-Michel Lambert vient s’ajouter à une liste déjà longue de décès. Dont le premier nom est bien sûr celui de Grégory Villemin assassiné le 16 octobre 1984, mais qui comprend aujourd’hui celui de beaucoup de protagonistes. Il y a aussi ceux très nombreux que cette affaire a rendus fous. Et enfin ceux qui se jettent dans la mêlée d’aujourd’hui sans disposer des éléments de la maîtrise.
Une seule vérité judiciaire: « Christine Villemin est absolument innocente »
Luc Rosenzweig a dans ces colonnes voulu prendre la défense de Murielle Bolle et réclamé sa mise en liberté. Pourquoi pas, bien qu’à ce stade il vaudrait mieux laisser faire ses avocats, qui disposent de privilèges, de règles de procédure et d’un accès immédiat aux médias qui n’attendent que ça. Cela éviterait de commettre des erreurs, et de donner le sentiment de prendre parti dans un débat qui aujourd’hui, compte-tenu de la catastrophe d’il y a 30 ans n’en a vraiment pas besoin. Sans revenir dans les détails d’une affaire qui en comporte énormément, on rappellera simplement qu’il n’existe aujourd’hui qu’une seule vérité judiciaire : « Christine Villemin est absolument innocente de la mort de son fils ». Elle a bénéficié d’un non-lieu, pour, chose rarissime, absence totale de charges. Après la reprise par le président de la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Nancy, de la procédure saccagée par Jean-Michel Lambert, ainsi que toutes les décisions de la chambre d’instruction qui ont annulé ses actes le démontrent. Ce non-lieu pour absence de charges, fut accompagné d’excuses de l’institution.
Mais il existe aussi un scénario pour expliquer de façon extrêmement plausible le meurtre du petit garçon. Ce scénario que tout le monde connaît depuis 30 ans, est la seule alternative possible à l’inexistante culpabilité de Christine Villemin clairement constatée par la justice. Cette dernière, en fonction nous dit-on d’éléments nouveaux, a décidé de reprendre ses investigations. Toujours dans le cadre de la procédure conduite par la présidente de la chambre d’instruction de Dijon contrôlé par sa collégialité.
Alors, que l’on conteste cette reprise 32 ans plus tard, que l’on déplore la mise en détention de Murielle Bolle, que l’on continue à penser contre l’évidence que c’est la mère qui a tué l’enfant, c’est l’affaire et le droit de chacun. Mais il vaudrait mieux éviter, au soutien d’un acte militant, utiliser pour cela approximations, erreurs factuelles, et contresens juridiques. Toutes ces choses qui ont rendu « la saison 1 de l’affaire Grégory » aussi glauque.
Que nous dit l’ami Luc ? Il stigmatise la « détention pression » pour faire parler, et la considère utilisée par la justice à l’encontre de Murielle Bolle. On fera simplement remarquer d’abord, le fait que cette pratique est beaucoup moins utilisée qu’auparavant en dehors des « petits juges » qui s’attaquent aux politiques et dont la presse raffole. Et ensuite qu’il s’agit d’éviter que s’exercent sur Murielle Bolle les pressions connues il y a 30 ans. C’est un des enjeux de la procédure aujourd’hui.
Il poursuit : « Son témoignage, indiquant que Bernard Laroche était allé la chercher au collège en voiture, s’était rendu au domicile des Villemin, et avaient fait monter le petit Grégory dans le véhicule en compagnie de Murielle et de Sébastien, le fils de Bernard Laroche, présents pour donner confiance à Grégory, était accablant pour Laroche. Le lendemain, la famille de Murielle convoque la presse qui entend les rétractations de Murielle, déclarant qu’elle avait incriminé son oncle sous la pression de gendarmes la menaçant de « maison de correction » si elle ne disait pas ce qu’ils voulaient entendre ». Ceci n’est pas exact.
Murielle Bolle a fait devant les gendarmes deux dépositions identiques présentant cette version. C’était un vendredi, le lundi suivant devant le juge d’instruction, elle la réitéra une troisième fois. Contre l’avis des gendarmes elle fut renvoyée chez elle c’est-à-dire au sein du clan Laroche, parce que Monsieur le juge devait partir pour un trekking (!). Plusieurs témoins laissèrent entendre que rentrée chez elle la jeune fille avait passé un très sale quart d’heure. Et c’est donc quatre jours après la déposition devant les gendarmes et en l’absence du juge qu’eut lieu la fameuse conférence de presse.
Attention aux confusions
Il n’est pas exact non plus comme il est écrit à plusieurs reprises, que ce soit le procureur qui prononce la mise en détention provisoire, mais la collégialité de la chambre d’instruction composée de juges du siège. Ce n’est pas ergoter de penser, que pour des raisons de crédibilité, il vaudrait mieux éviter ce genre de confusion.
Et Luc de poursuivre tout de compassion pour Murielle, sa vie dévastée et l’horreur de la prison, en oubliant un peu l’affreux calvaire des époux Villemin, et en brocardant : « un témoignage tardif, celui d’un cousin affirmant avoir assisté aux sévices infligés par le clan Laroche à la jeune Murielle pour qu’elle revienne sur son témoignage ».  Une confrontation avec celui-ci, âgé de 55 ans et manifestement très malade, est prévue pour le 28 juillet. Il indique vouloir se mettre en ordre avec sa conscience avant une prochaine et probable disparition, et ceux qui l’ont rencontré, gendarmes, magistrats et journalistes considèrent crédible son témoignage, malgré son caractère tardif. Mais cette confrontation était judiciairement inévitable. Que ce témoignage soit contesté par les avocats de la défense est la moindre des choses ! Ils n’allaient pas applaudir, mais rappelons que la valeur probante de ces déclarations sera appréciée par le juge au terme d’un débat contradictoire.
Il vaudrait mieux aussi éviter de nous faire part de l’intention des conseils de Murielle de déposer contre le témoin tardif «une plainte contre lui pour dénonciation calomnieuse ». Certes l’incrimination est ronflante et sonne bien, mais s’il y avait une mise en cause pénale éventuelle contre ces déclarations, ce serait au travers d’une procédure pour faux témoignage.
Enfin, il y a ce qui se veut un coup de pied de l’âne à la fin de l’article : «Souvenons-nous également que les époux Villemin furent déboutés, en 1994 de leur plainte en diffamation et atteinte au droit à l’image déposée par eux contre Marguerite Duras. » Et alors, donc ?
Que veut nous dire cette information qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Qu’une décision de droit de la presse, dont on ne connaît ni les tenants et aboutissants, aurait une valeur supérieure à l’ordonnance de non-lieu pour absence de charges consacrant l’innocence de Christine Villemin ? Et est-ce que celle-ci serait donc, faute d’avoir obtenu la condamnation de Marguerite Duras, toujours coupable, forcément coupable ?
Cher Luc, je vous ai connu mieux inspiré.
Published by Un Sage
9 août 2017 3 09 /08 /août /2017 09:53

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S'IDENTIFIER

L’état d’urgence ne peut pas durer éternellement

Aurélien Marq
Polytechnicien et haut fonctionnaire chargé de questions de sécurité intérieure

Gérard Collomb. SIPA. AP22062296_000014

Comme prévu, Emmanuel Macron crée son Centre national du contre-terrorisme (CNCT) et a présenté un projet de loi visant à intégrer dans le droit ordinaire certaines dispositions de l’état d’urgence. On entend déjà les cris d’orfraie de ceux qui craignent plus l’État que les terroristes, et invoquent les « heures les plus sombres » à la seule idée que l’on puisse expulser un prédicateur appelant au meurtre des homosexuels.

L’état d’urgence ne peut pas durer éternellement

Quelques mises au point s’imposent.

Notre nouveau président a le mérite de faire des constats pertinents :

- la situation actuelle n’est pas satisfaisante. Il n’y a pas de risque zéro, mais il n’en demeure pas moins qu’un examen critique de ce qui n’a pas fonctionné est indispensable après tout attentat. Or, les gouvernements Hollande s’y sont toujours refusés. Une « task force » inter-services travaillant en circuit court avec le chef de l’État peut y aider.

- l’état d’urgence ne peut pas durer éternellement. « En même temps », les djihadistes ne sont pas prêts d’arrêter de nous frapper. Les outils les plus utiles de l’état d’urgence doivent donc être pérennisés d’une manière compatible avec le « rythme de croisière » d’un Etat de droit.

Le transfert à l’autorité administrative de certaines prérogatives de l’autorité judiciaire n’est un danger que pour ceux qui jouent à se faire peur. Le corps préfectoral est plus attentif au respect des droits des citoyens que les militants du Syndicat de la magistrature qui ont mis sur leur « mur des cons » le père d’une fille violée et assassinée par un récidiviste.

On ne déclare pas plus la guerre au terrorisme qu’aux embuscades ou aux manœuvres d’encerclement

Pour autant, sans une volonté politique claire pour guider l’action collective, ces évolutions législatives ne serviront pas à grand-chose et le CNCT se transformera en comité Théodule. Il n’y aura pas de succès contre le djihadisme sans commencer par accepter certaines vérités.

En premier lieu, le terrorisme n’est pas un ennemi, c’est un mode d’action. On ne déclare pas plus la guerre au terrorisme qu’aux embuscades ou aux manœuvres d’encerclement. Les terroristes ne se résument pas à la méthode de leur combat, ils sont également définis par les réseaux auxquels ils sont liés, les ennemis qu’ils se choisissent, la cause qu’ils défendent et les objectifs qu’ils poursuivent. Ce qui fonctionne très bien contre certains groupes terroristes peut échouer contre d’autres. Pas d’amalgame entre l’État islamique et l’ETA.

Les djihadistes ne sont pas des délinquants de droit commun, malgré les porosités entre la délinquance et les réseaux islamistes, unis dans leur rejet de la société et le mépris des valeurs « bourgeoises ». La police et la gendarmerie ont un rôle de premier plan à jouer dans la lutte contre les groupes radicaux, mais ne peuvent se contenter de leur appliquer les mêmes méthodes qu’à des mafias. De même, la justice ne peut pas seulement sanctionner le passé. Elle doit accepter la nécessité de limiter les risques futurs.

On a glosé à l’infini sur l’opposition entre « radicalisation de l’islam » et « islamisation de la radicalité ». Mais « les djihadistes » ne sont pas un groupe uniforme. S’ils ont en commun d’adhérer à l’islam politique et d’être prêts à employer la violence pour le faire triompher, les raisons de cette adhésion sont multiples.

Le cœur du sujet: l’islam politique

Pour citer Gabriel Martinez-Gros, spécialiste de l’islam médiéval (Fascination du Djihad est l’un des meilleurs ouvrages sur le sujet), « ce choix de l’Islam, effectué par des millions de militants dans le monde, n’est ni fortuit, ni superficiel. […] il est impossible d’analyser un phénomène – ethnologique, sociologique, historique – hors des mots dans lesquels il se donne. Imagine-t-on d’analyser le nazisme [...] en détachant sa « base sociale » de son « propos idéologique » ? On en conclurait que les nazis furent des ouvriers malchanceux, des petits commerçants ruinés par la crise, des intellectuels au chômage, des ratés du système capitaliste…. La guerre mondiale, la hiérarchie des races, l’extermination des juifs ? Mais de quoi parlez-vous ? Simple habillage infantile d’une violence de déshérités… »

C’est là le cœur du sujet. L’idéologie, c’est à dire l’islam politique. Ses moyens d’action sont multiples : terrorisme, mais aussi développement du communautarisme, diffusion de sa croyance notamment sous ses formes salafiste et wahhabite, atteintes à la liberté d’expression en assimilant toute critique à de l’islamophobie, remise en cause de l’égalité des sexes et de la mixité, concurrence victimaire, accusation systématique de l’Occident, dénigrement de l’histoire et de la culture de l’Europe.

Donner aux préfets la possibilité de fermer les lieux d’où cette idéologie se répand, d’en expulser dès que possible les thuriféraires, relève du bon sens.

Tout comme relève du bon sens une exigence de cohérence, ne serait-ce que pour être crédibles vis-à-vis de la jeunesse que l’islam politique tente de séduire. On ne peut pas continuer à courtiser des Etats qui promeuvent sur notre sol une idéologie que l’on prétend combattre.

« L’islamisme est la maladie de l’islam, mais les germes sont dans le texte. »

Cohérence aussi d’admettre qu’il n’y a pas un islam mais des islams. Pendant que des politiques français « de souche » se compromettent avec nos ennemis, les musulmans Abdennour Bidar, Leïla Babès, Boualem Sansal ou Kamel Daoud ont le courage de dire, comme le regretté Abdelwahab Meddeb : « l’islamisme est la maladie de l’islam, mais les germes sont dans le texte. »

Il est urgent d’imposer à tous les groupes religieux, culturels ou politiques de reconnaître la liberté de conscience donc le droit à l’apostasie, la liberté de penser et de critiquer la religion donc le droit au blasphème, l’égalité des sexes et la liberté des femmes donc la mixité partout sur le territoire national, la légitimité des autres religions y compris le judaïsme et les polythéismes.

Il est urgent que les pouvoirs publics cessent d’adouber comme interlocuteurs légitimes ceux qui refusent ces règles, et se tournent vers ceux qui œuvrent à développer un islam apolitique et ouvert à la critique de ses textes fondateurs.

N’oublions pas le rôle de la société civile, sur laquelle Emmanuel Macron insiste à juste titre par ailleurs. Chaque citoyen a un devoir d’exemplarité vis-à-vis des jeunes générations. Les djihadistes se donnent à un idéal, si pervers soit-il, sans compter leurs heures, sans avoir honte de ce en quoi ils croient. Nous devons montrer par l’exemple que d’autres causes méritent qu’on les défende, d’autres héritages méritent qu’on en soit fiers ! Il serait lâche de se réfugier derrière le comportement des politiques ou des médias pour se laisser aller. Une rencontre avec un anonyme humble mais exemplaire peut changer une vie.

« L’ennemi s’adapte. »

Enfin, rappels de stratégie : « l’ennemi réfléchit », « l’ennemi s’adapte. » Nous devrons nous aussi sans cesse réfléchir, remettre en cause nos analyses à la lumière des faits plutôt que de nier les faits pour défendre nos préjugés ou préserver notre bonne conscience, et nous adapter, donc accepter que les méthodes d’aujourd’hui ne seront pas forcément celles de demain.

Pour finir, je veux évoquer le tragique attentat qui a frappé les fidèles de la mosquée de Finsbury Park le 18 juin. L’auteur de l’attaque aurait crié « je veux tuer tous les musulmans ! » Volonté génocidaire monstrueuse, hubris abject, haine absurde de plus d’un milliard d’hommes, de femmes, d’enfants.

Mais Sadiq Khan se trompe en déclarant que « le terrorisme est le terrorisme, qu’il soit inspiré par l’islam ou pas. » Encore une fois, le terrorisme est une méthode. Si condamnable qu’elle soit, ceux qui l’emploient ne peuvent être combattus qu’en analysant aussi leurs objectifs.

Je préfère donc réaffirmer mon attachement indéfectible à la liberté de conscience. Je condamne ceux qui s’y opposent, y compris le CFCM qui a refusé d’inscrire dans sa charte le droit de changer de religion, y compris les pays musulmans où l’apostasie est illégale et parfois punie de mort, et je condamne les idéologies qui promeuvent cette intolérance.

Je condamne ceux qui tuent des juifs parce qu’ils sont juifs, des chrétiens parce qu’ils sont chrétiens, des polythéistes parce qu’ils sont polythéistes, des athées parce qu’ils sont athées, et je condamne les idéologies qui les y encouragent, y compris lorsque ces idéologies se réfèrent à certains versets du Coran.

Et même si je considère l’islam politique comme un ennemi, je condamne ceux qui tuent des musulmans parce qu’ils sont musulmans, et je condamne les idéologies qui le justifieraient.

 

Published by Un Sage
8 août 2017 2 08 /08 /août /2017 17:36

Hulot l’écolo est un loup pour le loup

par

Jean-Paul Brighelli

  8 août 2017

Il y a quelques jours, Brigitte Bardot, écœurée qu’il n’y ait aucun moratoire sur la chasse, particulièrement dans les régions incendiées, traitait dans Var-Matin Nicolas Hulot de « vendu » et de « lâche ». Sans doute le nouveau ministre de l’Ecologie s’est-il posé le problème en termes néo-staliniens : « Bardot, combien de divisions ? Le lobby des chasseurs, par contre… »

Brigitte Bardot: « Je n’ai plus aucune confiance en lui »

Samedi dernier, elle a récidivé dans les colonnes de La Provence. Interviewée par Franz-Olivier Giesbert après la décision de Nicolas Hulot de faire abattre quarante loups pour plaire cette fois au lobby des éleveurs, elle a lâché : « J’avais de bonnes relations avec Hulot : dans le passé, ma Fondation a travaillé avec lui. Mais je ne l’aurais jamais cru capable de ça. Quel cynisme ! Il a suffi qu’il soit nommé ministre pour qu’il change, c’est le cas de le dire, son fusil d’épaule. Je n’ai plus aucune confiance en lui alors qu’il m’inspirait une confiance quand il est entré au gouvernement. Il m’a tué quelque part… » Et d’ajouter, in fine : « Quand ce connard (je rétablis le mot dont La Provence n’a conservé que l’initiale) de Hulot a décidé de tuer les quarante loups, j’ai pleuré pendant une nuit entière. »

Hulot l'écolo est un loup pour le loup

 

Nicolas Hulot à Versailles, juillet 2017. SIPA. 00814620_000009

Il y a quelques jours, Brigitte Bardot, écœurée qu’il n’y ait aucun moratoire sur la chasse, particulièrement dans les régions incendiées, traitait dans Var-Matin Nicolas Hulot de « vendu » et de « lâche ». Sans doute le nouveau ministre de l’Ecologie s’est-il posé le problème en termes néo-staliniens : « Bardot, combien de divisions ? Le lobby des chasseurs, par contre… »

Evitons de faire pleurer les vieilles dames ,c’est bien assez de faire pleurer les jeunes. Et raisonnons un peu.

Quarante loups, c’est près de 15% des loups français, selon les dernières estimations. Il y a aujourd’hui un peu moins de 350 loups pour 550 000 km2. Un risque inacceptable, selon le ministre.

La montagne oui, mais sans danger s’il-vous-plaît!

Le plus drôle, c’est que ni les Italiens ni les Espagnols, qui nous ont galamment prêté quelques-uns de leurs canis lupus lupus, n’ont de problèmes avec les soi-disant attaques de loups (qui ne sont la plupart du temps, dès qu’il s’agit de massacres d’envergure, que des attaques de chiens errants : le loup est un prédateur intelligent qui se saisit d’une bête qui traîne et sait s’en contenter, timide et discret comme il est). Peut-être parce que leurs bergers gardent leurs bêtes, au lieu de les envoyer errer dans la montagne , ce qui est, en France, le fait de gros éleveurs propriétaires de très gros troupeaux. Et qu’ils sont secondés par des patous , indifféremment des Bergers des Pyrénées ou des Bergers de Maremme des Abruzzes , qui sont des chiens particulièrement dissuasifs, et dont il faut absolument se tenir à distance : ce sont de fausses peluches et de vrais carnassiers.

Ah oui, mais en France le lobby des randonneurs s’était fendu, il y a deux ans, d’une pétition adressée à Ségolène Royal demandant à ce que les patous soient «sociabilisés». Et d’autres veulent que l’on abandonne la montagne aux randonneurs, et que l’on supprime également bergers, troupeaux et chiens. Heureusement que de vrais spécialistes de la randonnée donnent, pendant ce temps, des conseils intelligents. Nous voulons bien la montagne, pourvu qu’elle ressemble au boulevard Saint-Germain.

Le loup a été éradiqué au XIXème siècle pour des raisons superstitieuses , on leur mettait sur le dos toutes les disparitions de Chaperons rouges, alors que nous savons bien, nous, que c’était Michel Galabru. C’est une espèce protégée que le ministre a décidé de faire abattre. Une espèce qui a été au bord de l’extinction totale, et qui la frisera à nouveau.

Pendant longtemps, Hulot, pour le cinéphile que je suis, c’était ça :

Et comme je n’ai pas la télévision, je n’ai pas réalisé que désormais, c’était ça :Et avec ça, les droits dérivés des divers produits commercialisés via TF1, sans compter ce qui lui vient via sa Fondation (désormais , depuis juin ,dirigée par Audrey Pulvar) et la société Eole Conseil qui la chapeaute. Le Canard enchaîné en a fait récemment ses choux gras. Pas de quoi embarrasser un gouvernement qui a viré Bayrou ou Sarnez sur des soupçons, mais tolère sans problème Hulot ou Pénicaud. L’exigence de vertu s’arrête à la frontière des intérêts bien compris.
Peut-être le bon Monsieur Hulot devrait-il, au lieu de rétablir la charge de Lieutenant de Louveterie, faire interdire tous les perturbateurs endocriniens connus ,il y en a à ce jour près de 100 000, dont les effets , entre autres sur la reproduction , sont désastreux. Mais bon, rien qu’à l’idée de toutes ces multi-nationales obligées pour un temps de rogner sur leurs marges ; à l’idée aussi de ces hypermarchés débarrassant leurs rayons des trois-quarts de leurs produits , mon cœur se serre. Celui de Nicolas Hulot aussi, manifestement : c’est grâce au revirement de la France et de son ministère que l’Union européenne 
s’est pliée aux diktats allemands et adopté une définition desdits perturbateurs la moins contraignante possible ,c’était le mois dernier.Manifestement, les loups et les brebis, c’était plus important.

PS. Je ne veux pas avoir l’air de tout savoir sur tout. Ma connaissance des mœurs du loup, je la dois à mon ami Henry Ausloos, photographe animalier professionnel, qui a passé des jours et des jours, en plein hiver, à attendre dans un igloo de fortune que quelques loups américains veuillent bien passer devant lui, à Yellowstone, afin d’en tirer quelques clichés qui pour une fois n’auront pas été pris en douce derrière les grilles d’un zoo. Mais qui a aussi photographié des loups bien de chez nous. Qui ne l’ont pas mangé, ça alors !

À PROPOS DE L’AUTEUR

 

 

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