La place Georges Hermann
En vous promenant dans la cité, à l'entrée du faubourg Saint Bernard, vous trouverez une petite place, avec un vieux bassin, appelée Place Georges
Hermann.
Qui était Georges Hermann?
Les jeunes Rochois peuvent se demander qu'elle était cet illustre personnage .
Georges Hermann était un artiste peintre Rochois qui arpentait la ville et ses environs, pour coucher sur la toile tous les paysages qui à ses yeux étaient
remarquables.
Il naquit en 1878 à Vilnius, alors capitale d'une province polonaise sous domination russe, d'un père lituanien et d'une mère originaire d'Arenthon née Josephte Desbornes.
Celle-ci avait quitté la Savoie pour devenir gouvernante des enfants d'une famille aristocratique, dans un château des environs de la capitale
lituanienne.
(La vieille ville de Vinius est inscrite depuis 1994 sur la liste du patrimoine de l'humanité,et désigné comme la capitale de la culture pour 2009
)
Georges fut élevé en Lituanie, puis quand sa mère fut devenue veuve, il revint avec elle à La Roche-sur-Foron en 1886 ,il avait douze ans.
Il avait appris à lire et à écrire à l'étranger et parlait trois langues, le Polonais, le Russe et le Français.
Pour subvenir à ses besoins et à ceux de son fils, inscrit comme élève au collège Sainte-Marie, alors petit séminaire ,la jeune femme ouvrit un commerce d'épicerie et vaisselle faubourg
Saint-Martin, presque en face de l'ancienne boulangerie de son grand-père.
Georges poursuit ses études au collège , et ayant des disposition pour le dessin il rejoint l'école des Beaux-arts de Genève.
Il y suivra un brillant cursus couronné par un premier prix de peinture. Il s'établit immédiatement comme artiste peintre professionnel à La Roche-sur-Foron, dans
l'appartement qu'il occupe avec sa mère au premier étage du faubourg.
En 1914, ayant participé à la guerre des Dardanelles, il est blessé au poumon, et hospitalisé à Bizerte, puiis rapatrié à Grenoble.
De retour à La Roche, il reprend ses activités et se marie en 1922. Après son mariage, il s'installe au deuxième étage de la maison Brasier( bijoutier), face à la Grenette, superbe maison
médiévale, aujourd'hui détruite, où naît le 26 juin 1923 son fils unique prénommé lui aussi Georges.
La famille s'établit ensuite dans une petite maison jouxtant la propriété de l'horticulteur Jomain (aujourd'hui Desbiolles)
Portraitiste, il peint de nombreux Rochois, capucins, religieux, amis.
Il se rend régulièrement dans la campagne pour peindre la nature telle qu'elle est ,se déplaçant soit à pied, soit à vélo.
Georges Hermann un portrait qui respire la gentillesse |
Il conservera toute sa vie l'allure élégante et distinguée d'un rapin et a laissé des souvenirs vifs parmi tous ceux, très nombreux, qui l'ont approché et qui ont pu apprécier sa modestie, son
humour, son incomparable gentillesse.
Il venait souvent dans le vieux quartier du Plain Château poser son chevalet pour croquer, entouré de beaucoup de curieux, le château de Saix ,les rues et les
portes de la cité médiévale .
Georges Hermann nous a laissé des vues d'Arenthon, Amancy, Reignier, Contamine, Bonneville, Saint-Sixt, Saint-Pierre et Saint-Laurent, Eteaux, des montagnes du
Môle, d'Andey, Sous-Dine, Cou, de la vallée du Borne : témoignages précieux sur la beauté des promenades favorites des habitants de La Roche . "
Georges Hermann a peint aussi le Chablais, où il séjournait souvent auprès de son ami curé à Yvoire, les villages d'Yvoire et Nerniers, le site des Allinges, le châtaignier de saint François de
Sales, et la région d'Annecy où il acheva sa vie. Pour les églises et les chapelles, il a réalisé nombre de peintures :
A la mort de son épouse, Georges Hermann quitta La Roche pour s'établir chez son fils et sa belle-fille Georges et Marie-Thérèse Hermann, à Annecy. Il y mourut en
1965..
Enterré à La Roche-sur-Foron auprès de son fils,, Georges Hermann reste dans les cœurs comme une belle figure humaine, un peintre sensible, un homme qui n'a jamais recherché la gloire, mais
seulement à vivre avec générosité et pour son art.
C'est pour cela qu'une place porte son nom, faubourg Saint-Bernard, rappelant combien ce peintre né en Lituanie avait passionnément aimé sa ville de La Roche.
Son fils Georges ,ingénieur chimiste avait fait une grande partie de sa première scolarité à l'école publique du Plain château à La Roche
.
Tous ceux qui l'ont connu se rappelleront qu'il était un excellent camarades, ayant hérité de la gentillesse de son père.
Une anecdote qui aurait pu se terminer tragiquement:
Tout jeune il était déjà passionné de chimie. Il voulut confectionner une espèce de fusée de son invention..Malheureusement en bourrant le cylindre avec de la
poudre noire le mélange explosa, le blessant gravement à une main
Un de ses enfants est un artisan potier établi à Evires ou on peut visiter un admirable musée de la poterie
.